Filière automobile : quelles opportunités pour 2020 ?

Quel poids pour la filière automobile en France ?

La filière automobile, ce sont 4 000 entreprises industrielles et 400 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 155 milliards d’euros, un volume d’exportation de 49 milliards d’euros et un investissement annuel en R&D de 6 milliards d’euros. L’industrie automobile est aujourd’hui le premier secteur en termes de dépôt de brevets en France et les constructeurs français ont produit 7,1 millions de véhicules dans le monde en 2017.

Côté services, la filière représente 139 000 établissements, 400 000 salariés et 21 métiers au sein de cinq pôles principaux : la distribution (véhicules et carburants), la maintenance automobile, les services aux automobilistes, l’éducation à la route et le recyclage.

Les métiers en recul et en mutation

L’automatisation va faire diminuer le nombre de caristes et de contrôleurs qualité, l’intégration numérique celui des règleurs. Dans l’administration, la tendance est – en plus de l’informatisation – à l’externalisation et au off-shoring, ce qui va réduire le besoin en secrétaires, en agents administratifs et en comptables. Les tôliers, décolleteurs et opérateurs de production seront quant à eux touchés par la baisse des volumes de production.

D’autres profils seront toujours aussi présents au sein des différentes branches de la filière mais vont devoir faire évoluer leurs compétences. À titre d’exemple, la modélisation 3D deviendra une des cordes indispensables du dessinateur industriel et l’ingénieur fonderie se familiarisera avec de nouvelles techniques de laboratoire. D’autres métiers seront impactés par l’évolution des organisations du travail, notamment l’opérateur traitement de surface, le technicien production et l’animateur d’équipe. On demandera plus de polyvalence aux agents logistiques et l’automatisation deviendra incontournable pour certains profils : ce sera le cas des soudeurs, des conducteurs (textiles), des conducteurs d’équipement (métallurgie) et des opérateurs usinage et traitements de surface.

Les métiers en développement et en tension pour 2020-2025

Dans la filière automobile aussi, les ingénieurs sont attendus : électrochimie, mécatronique, plastronique, développement informatique, systèmes, électronique embarquée, électronique de puissance… Tous ces profils auront les faveurs des recruteurs de la filière. Les compétences en data occuperont également le devant de la scène, avec le recrutement d’experts marketing data, de big data analyst et de big data scientist. Parallèlement, l’expert sécurité informatique deviendra lui aussi incontournable.

À la préparation et à la production, la filière automobile va faire appel à un nombre croissant de métrologues, de techniciens méthodes, d’opérateurs composites, de bobiniers, de monteurs-câbleurs, de conducteurs de ligne et d’agents logistiques.

25 000 postes par an entre 2018 et 2022

Constructeurs, équipementiers et sous-traitants estiment leurs besoins de recrutement à 25 000 personnes par an entre 2018 et 2020 et les prévisions de l’Observatoire de la métallurgie annoncent l’embauche de 9000 ouvriers et 8000 ingénieurs par an.

En amont de ces recrutements, des mesures ont déjà été prises notamment pour favoriser l’alternance, canal traditionnel d’entrée qui a fortement progressé ces trois dernières années avec plus de 31 000 jeunes en formation. Mais ce n’est pas encore suffisant pour couvrir tous les besoins : le Conseil National des Professions de l’Automobile (CNPA) a donc annoncé l’ouverture de l’alternance à un public plus large, avec de nouvelles opportunités pour les demandeurs d’emploi en reconversion.

De nouvelles opportunités dans les concessions automobiles

Vous n’avez aucune expérience ou formation dans le secteur automobile ? Votre profil pourrait bien intéresser les concessionnaires qui mettent désormais en avant le savoir être, avant les diplômes ou l’expérience. D’autant que les bonnes pratiques de la vente de voitures ont évolué avec les modes de consommation des acheteurs et la place prépondérante d’internet. Avec un client placé au cœur de l’activité du concessionnaire, des soft skills comme l’empathie, le sens de l’écoute ou le goût du contact deviennent essentiels.

Et les recruteurs s’intéressent à des profils venus des grandes marques et du luxe, dans le sillon de la création des postes d’expert produit chez BMW. Ce « product genius » travaille en binôme avec le vendeur avec une mission : faire le parfait ambassadeur de la marque. S’il n’a pas d’objectifs commerciaux à atteindre, il doit cependant jouer un rôle crucial dans la conquête et la fidélisation de la clientèle.