1 emploi parisien sur 5 se situe dans les Zones Touristiques Internationales

A l’heure où la période des soldes bat son plein, l’INSEE s’est penché sur l’activité commerciale des Zones Touristiques Internationales de Paris (ZTI). La capitale du shopping porte bien son nom puisqu'elle rassemble 12 des 21 ZTI de l'hexagone. Ces zones ont été définies en 2015 et se caractérisent par leur "rayonnement international, de l’affluence exceptionnelle de touristes résidant hors de France et connus pour l’importance de leurs achats".

Dans sa dernière étude, l'Insee montre que 43% des emplois du commerce à Paris se situent dans ces zones. En quantité d'embauches, c’est la zone de la rue Saint-Honoré et la Place Vendôme ainsi que le boulevard Haussmann (avec les Galeries Lafayette et le Printemps) qui comptent le plus d'employés avec plus de 70 000 postes chacune. En revanche, la proportion d'emplois dans le commerce de détail est la plus importante dans le Centre commercial de Beaugrenelle (37%) et Rue de Rennes (27%). Du côté des hébergements, c’est la zone de porte Maillot à Ternes dans le 17^e   qui est la plus prospère. C’est à Montmartre (35%), puis à égalité à Saint-Germain, Les Halles et le Marais (15%) que l'on trouve le plus de restaurants. L’activité commerciale dans ces zones est très dense : l’étude estime qu’un emploi parisien sur 5 se trouve dans cette zone, soit 3316 200 salariés. La moitié d’entre eux se regroupent en plus dans les 3 plus grosses ZTI : Saint-Honoré Vendôme, Haussmann et Champs- Élysées Montaigne.

Plus de jeunes et de femmes dans le commerce de détail

Les employés du commerce de détail, de l’habillement-chaussures qui généralement ont en moyenne 33 ans, sont âgés de 29 ans dans les ZTI. En revanche, dans les grands magasins, ils sont plus âgés avec une moyenne de 41 ans. Si l’ensemble du secteur marchand emploie autant de cadres que de salariés, ces derniers représentent 68% des postes dans le commerce de détail. Ils sont également très féminisés car 62% sont occupés à 62% par des femmes. Cette féminisation est plus marquée dans certains secteurs comme l’habillement-chaussures, la maroquinerie, l’horlogerie et les pharmacies, tandis que le secteur des équipements de l’information et de la communication est plus masculin. Concernant le temps de travail, on note que trois quarts des emplois, soit légèrement plus qu’à Paris, sont occupés à temps complet.

Et si les commerces faisaient fuir les habitants ?

Si ces 12 ZTI recouvrent seulement 7% de la superficie totale de la ville (soit 575 hectares), elles ne rassemblent que 6% de la population parisienne. Entre 2008 et 2013, la population des ZTI a diminué de 1,5 % alors que sur la même période la population parisienne a augmenté de 1 %. Avec 123 600 habitants, ces zones présentent donc une proportion au kilomètre carré moins dense que la moyenne parisienne :  21 500 habitants au km² contre 25 600 dans les ZTI.  La taille et la densité de population des ZTI sont assez diverses : la ZTI du Marais compte 27 500 habitants, alors que celle de Saint-Émilion Bibliothèque en compte moins de 500. Cette baisse pourrait être liée à l’augmentation des résidences secondaires, en partie utilisées pour la location touristique. En 2013, les résidences secondaires (ou occasionnelles) représentent 17% des logements des ZTI contre 7% des logements à Paris.

Les commerces de proximité se font rares

Si les ZTI comportent tous les grands magasins et restaurants possibles et imaginables, un type de commerce n’est quasiment pas représenté : celui de proximité. Ce type de commerce rassemble l’alimentation non spécialisée (comme les supermarchés), les pharmacies et les magasins d’articles médicaux et orthopédiques ainsi que l’alimentation spécialisée et l’artisanat commercial (englobant les boucheries, boulangeries, charcuteries...). Mais si le commerce de proximité, de l’alimentation spécialisée et de l’artisanat commercial a diminué entre 2011 et 2014 dans les ZTI, il a cependant tiré son épingle du jeu sur des créneaux de niche, plus particulièrement destinés aux touristes, tels que les chocolateries, pâtisseries, glaciers ou encore torréfacteurs.

La loi Macron pour favoriser les embauches

Depuis le 6 août 2015, les employeurs du commerce de détail des ZTI ont le droit de déroger à l’interdiction du travail dominical et du travail de nuit pour favoriser la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. On compte 25 accords conclus au sein de groupes ou branches d’activités, parmi lesquels on retrouve les enseignes Darty, Marionnaud, le BHV, les Galeries Lafayette, le Printemps ou encore la fédération de la bijouterie. Mais le sujet fait débat puisque de nombreux employés des grands magasins se sont mis en grève pendant les négociations. Les points importants négociés portaient essentiellement sur le type de contrat (CDI/CDD, temps partiel/temps complet), les majorations de salaire, les frais de garde d’enfants et les jours de compensation. Depuis le début des ouvertures dominicales, seulement un quart des commerçants concernés auraient réalisé des embauches (source : l’Atelier parisien d’urbanisme).