Emploi : la France n’a jamais autant manqué de candidats

Les enquêtes se suivent et les conclusions se répondent : les employeurs de plus en plus optimistes concernant la croissance et les intentions d’embauches sont prometteuses. Une excellente tendance que confirme l’étude de Manpower sur la pénurie de talents en 2018. Pour autant, malgré le contexte favorable, près d’un tiers des chefs d’entreprise (29 %) n’arrive pas à recruter, et en particulier ceux des grandes entreprises de plus de 250 salariés.

Une des raisons souvent invoquées est le décalage entre les compétences des candidats et les compétences demandées pour les postes à pourvoir. « La technologie transforme la façon dont nous travaillons et donne naissance à des métiers nouveaux dont l’exercice réclame des compétences inédites » peut-on lire dans l’étude. De l’industrie manufacturière aux industries extractives en passant par le transport et le commerce, les employeurs de tous les secteurs d’activité sont confrontés à cette réalité : la pénurie de profils rassemblant à la fois les compétences techniques et les compétences comportementales requises. Un problème qui s’accentue face au rythme des embauches qui s’intensifie en France.

Les 10 métiers les plus recherchés

L’intelligence artificielle accélère l’automatisation de certaines tâches, faisant évoluer les métiers. Depuis maintenant une dizaine d’années, les ouvriers qualifiés (électriciens, soudeurs, mécaniciens…) ainsi que les commerciaux, les ingénieurs, les chauffeurs et les techniciens constituent le top 5 des métiers les plus recherchés dans le monde. Pour les auteurs de l’enquête, « dopés par la croissance du commerce en ligne, les besoins dans les métiers liés à la logistique et au service client connaissent une forte progression. Mais ces métiers sont bien différents de ce qu’ils étaient il y a dix ans et continuent d’évoluer, ce qui requiert de nouvelles compétences et formations »

• 110 000 prévisions d’embauche dans le transport et la logistique : mais où sont les candidats ?

Le diplôme en passe d’être détrôné par les capacités à apprendre ?

Depuis quelques années déjà, et sous l’ère du digital, l’employabilité d’un travailleur n’est plus uniquement conditionnée par ses diplômes. Les recruteurs veulent désormais savoir s’il est capable d’apprendre et de se former pour acquérir des compétences tout au long de sa carrière, dans la mesure où tous les métiers, y compris les plus classiques, s’appuient désormais sur les nouvelles technologies.

Et comme le montrait une précédente étude de Manpower, intitulée « Révolution des compétences 2.0 », les profils possédant les compétences particulièrement recherchées que sont la communication, la créativité, l’organisation, l’empathie, la capacité à résoudre des problèmes complexes ou encore à collaborer, sont très demandés et donc… plus difficiles à trouver.