Le CDI va-t-il bientôt disparaître ? Voici ce que révèlent les études

Il y a quelques années, le contrat à durée indéterminée (CDI) était le symbole de la réussite professionnelle. Mais ce contrat fait-il toujours autant rêver en 2025 ? Les nouvelles générations cherchent désormais de la liberté, du sens, du mouvement, mais est-ce compatible avec ce type de contrat ? Le CDI est-il en voie de disparition ? Voici ce que disent les chiffres.

Le CDI, un ancien rêve ?

D'après une étude de l'Insee parue en mars dernier, 72,9 % des personnes en emploi étaient en CDI ou fonctionnaires en 2024, contre 84,7 % en 2018. Autrefois considéré comme le Graal, ce type de contrat ne semble plus avoir la même prestance. Il est souvent perçu, aux yeux des jeunes générations, comme un modèle contraignant et dépassé, où une hiérarchie très forte empiète sur la vie perso. D'autant plus que la stabilité professionnelle, marqueur majeur du CDI, n'est plus l'objectif principal des nouvelles générations, en témoigne la durée moyenne passée dans un emploi, qui a chuté ces dernières années. En 2023, 40 % des salariés étaient dans leur emploi depuis 10 ans ou plus (- 5 points depuis 2019), et 17 % l'étaient depuis moins d’un an (+ 3 points). Les jeunes actifs se tournent désormais vers la flexibilité, la diversité des expériences et la liberté dans leur organisation : une enquête Ipsos révèle que 72 % des 18-28 ans jugent important ou primordial l’autonomie, 70 % la flexibilité des horaires et 69 % le fait de pouvoir évoluer vers d’autres secteurs ou spécialités. Le CDI, souvent perçu comme rigide et contraignant, peine à convaincre, et laisse place à d'autres types de contrat.

Quelles alternatives au CDI ?

Flexibilité, autonomie et diversité. Voici les attentes des nouvelles générations, qui trouvent finalement refuge ailleurs : le freelancing et l'entrepreneuriat. En France, le nombre de freelances aurait augmenté de 92 % en dix ans, selon une étude menée en 2021 par Malt et Boston Consulting Group. On parle aussi de « slashing », le fait d’exercer plusieurs activités professionnelles en même temps. D'après une étude du salon SME, le nombre de slashers est passé de 4 à 6 millions de Français entre 2016 et 2022. Du côté des entreprises, le freelancing et l'entrepreneuriat sont des solutions souples pour accéder rapidement à des compétences spécifiques et s'adapter à une incertitude économique (pas d'engagement sur le long terme). Une autre étude Crédoc révèle que 45 % des 18-24 ans estiment que travailler à son compte est une situation plus enviable. Mais attention, le métier d'entrepreneur n'est pas si rose, avec une rémunération parfois irrégulière et une stabilité difficile à trouver. En 2025, le revenu mensuel moyen d’un auto-entrepreneur varie entre 590 et 670 euros. La moitié se déclare même à moins de 340 euros par mois. Par exemple, la moitié des slasheurs perçoivent un salaire inférieur à 300 euros.

Et enfin, les contrats à durée déterminée (CDD). Ils continuent de progresser depuis de nombreuses années : 87 % des nouvelles embauches étaient en CDD en 2017 (- 2 points par rapport à 2025), contre 76 % en 1993, précise la Dares. Sur un an, les embauches en CDD sont en hausse de 1,0 % au premier trimestre 2025, tandis que celles en CDI reculent de 5,7 %.

Est-ce (vraiment) la fin du CDI ?

Même sous pression, le CDI reste la forme majoritaire de l’emploi dans le pays, représentant environ 73 % des emplois salariés. Les experts s'accordent à dire que le CDI ne devrait pas disparaître, mais plutôt perdre de sa prédominance. Il devra probablement s'adapter aux réalités de l'emploi moderne et coexister avec d'autres formes de contrats. Moins figé, plus ouvert, il commence déjà à se réinventer avec le télétravail, la semaine de quatre ou le CDI partiel, par exemple. À vous d'emprunter le chemin qui vous ressemble, en CDI ou non, en fonction de vos aspirations, de vos besoins et de vos attentes. Et si le CDI n’était plus LA voie, mais une des voies possibles…