Un entrepreneur handicapé mobilise l'opinion sur le web

Entrepreneur de 43 ans, Louis van Proodij a fait un parcours jusqu'ici sans faute. Il a créé sa première entreprise à 20 ans, a occupé divers postes de direction et se consacre depuis maintenant 5 ans à sa nouvelle start-up. Parallèlement, il partage depuis longtemps son expérience avec les jeunes entrepreneurs et a fondé l'Open Coffee Club, des rencontres hebdomadaires autour de l'économie numérique. Louis van Proodij aime ce qu'il fait, travaille 15 à 16 heures par jour, souvent 7 jours sur 7 et est aujourd'hui un professionnel reconnu et respecté. On oublierait presque qu'il est tétraplégique depuis l'âge de 16 ans, puisque son handicap ne l'a en rien empêché de réussir.

Quand dépendance rime avec indignité
Sauf que... Début juin, l'entreprise qui lui prodigue ses soins infirmiers à domicile, a changé "le protocole de soins" de Louis van Proodij. Une formulation anodine, mais qui en réalité a littéralement fait basculer la vie de l'entrepreneur...
En résumé, il ne bénéficie plus que d'une douche par semaine, a vu son lever "prioritaire" du matin supprimé pour être prêt seulement à 10h45 ou 11h, etc... Un rythme et des conditions de vie et d'hygiène impensables pour cet entrepreneur actif habitué à une quasi-autonomie, amené à se déplacer, rencontrer des clients, d'autres entrepreneurs, etc. Impossible donc pour lui de travailler comme avant. L'entrepreneur a perdu confiance.

Un cas qui fait écho
L'entrepreneur a de quoi être indigné puisque ses protestations auprès de la société Santé Service n'ont rien donné, si ce n'est un total mépris comme le prouve cette réponse : "Mais Monsieur van Proosdij, peut-être faut-il arrêter de vous leurrer, et accepter que votre handicap ne vous permet peut-être pas de travailler à temps plein comme vous vous entêtez à le croire depuis des années". Heureusement, la Toile a fait son oeuvre. Louis van Proodij y a raconté son histoire sur son blog. Le billet a trouvé un écho auprès des internautes, sur les réseaux sociaux et dépasse actuellement les 800 commentaires. Louis a finalement réussi à mobiliser les pouvoirs publics et à s'entretenir avec la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale Marie-Anne Montchamp.

A l'heure où les pouvoirs publics constatent soi-disant une amélioration de la condition des personnes handicapées et que les entreprises se félicitent d'améliorer leur taux d'emploi, cette histoire jette un pavé dans la mare. Favoriser l'accueil des personnes handicapées en entreprise est une chose, mais sans des conditions de traitement dignes et de soins optimaux et adaptés, et sans réelle prise en compte de leurs besoins, cela ne servira strictement à rien.