Travail hybride, flexible, asynchrone... Quels sont les avantages et inconvénients pour les salariés ?
Le télétravail mis en place pendant la crise sanitaire a bouleversé l’organisation des entreprises de façon pérenne et porté dans son sillage une réflexion globale sur leur organisation. Tour d’horizon des nouvelles pratiques en la matière, des plus classiques aux plus novatrices.

Aménagements des horaires, flexibilité sur le choix du lieu de travail, nouveaux modes de communication … Si tous les travailleurs ne bénéficient pas de ces nouveautés, la crise sanitaire semble avoir encouragé de petites révolutions culturelles au sein de certaines entreprises et avoir engagé une redéfinition de la notion travail. Hybride, flexible ou même asynchrone, que cachent ces termes dont vous avez peut-être déjà entendu parler sans vraiment savoir de quoi il s’agit ? En quoi cela consiste, quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ?
Travail hybride : la nouvelle norme des années 2020 ?
En quoi consiste le travail hybride ?
L’avènement du télétravail obligatoire au printemps 2020 a permis aux chefs d’entreprises et aux RH de constater deux choses : d’une part, le télétravail ne désorganise pas toute une organisation et la productivité ne connait pas de baisse. D’autre part, les zooms ne remplaceront jamais les discussions informelles et le contact humain essentiel à la vie d’une entreprise. Dans de nombreux secteurs d’activité, une forme mixte est donc désormais privilégiée et le travail hybride semble s’imposer comme la norme dans les années à venir : environ 2 jours de télétravail par semaine et 3 jours de présentiel.
Quels sont les avantages du travail hybride ?
- Une récente enquête sur l’avenir du travail, menée par le cabinet BCG et l'Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines (ANDRH), nous en apprend plus sur l'une des conséquences positives du travail hybride : le rôle du manager en sort renforcé et ses priorités ne sont plus les mêmes. Selon les sondés, déléguer est désormais la 2e priorité du manager (derrière donner du sens et motiver). En d’autres termes, les collaborateurs ont gagné en autonomie et ce qu’on appelle le « micro-management » est déconsidéré.
- Le télétravail améliorerait la productivité. L'économie de temps réalisée par la suppression du temps consacré au transport entre le domicile et le travail est ainsi réinvesti dans le temps de travail par les salariés, qui sont donc plus efficaces et plus productifs. Un effet positif pour les salariés comme pour les entreprises.
- Un meilleur équilibre entre la vie personnelle et professionnelle pour les salariés.
Quels sont les limites du travail hybride ?
L’une des principales limites du travail hybride est qu’elle ne peut pas s’appliquer à tous les salariés : métiers du soin, métiers manuels, chauffeurs, etc. Selon une étude Harris pour le ministère du Travail parue fin 2021, le télétravail est tout simplement impossible pour 44% des salariés! Les mauvaises conditions de travail à la maison sont également une réalité pour de nombreuses personnes.
Dans un autre sondage récent commandé par Hubspot, 31% des travailleurs hybrides dans le monde avouent rencontrer des difficultés à nouer des relations avec leurs collègues (40% des salariés en télétravail intégral déplorant quant à eux le manque d’interactions et de conversations spontanées). Le travail hybride apparait donc également comme un sérieux frein au lien humain, à la convivialité et à l’émergence d’une culture d’entreprise. De quoi donner envie de retourner au bureau tous les jours ? Pas vraiment à en croire l’étude, qui révèle par ailleurs que 36 % des salariés dans le monde préfèrent aller chez le dentiste une fois par mois plutôt que 5 jours par semaine au bureau…
Pour autant, 57 % des salariés français déclarent avoir plus de mal à établir des limites entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle en travail hybride, qui n’est pas donc pas nécessairement synonyme de meilleur équilibre de vie.
Travail asynchrone : le futur du télétravail ?
En quoi consiste le travail asynchrone ?
Le phénomène vient des pays anglo-saxons et a pris de l’ampleur avec l’arrivée du télétravail. Concrètement, les salariés n'ont plus d'horaires fixes. Chacun travaille quand il veut, de l’endroit d’où il veut. L’entreprise peut même se séparer de ses locaux dans le cas où le télétravail asynchrone devient généralisé. Chacun travaille quand il veut, de l’endroit d’où il veut. L’entreprise peut même se séparer de ses locaux dans le cas où le télétravail asynchrone devient généralisé.
A part certaines start-up, peu d’entreprises hexagonales proposent le travail asynchrone à leurs salariés. Et on peut imaginer qu’en France, où la culture du présentéisme est très forte, le travail asynchrone pourrait mettre des années à s’imposer dans certains secteurs. Pour autant, nombreux sont ceux qui pratiquent déjà le travail asynchrone sans que celui-ci soit systématisé.
Quels sont les avantages du travail asynchrone ?
Dans les métiers où le télétravail s’est imposé sans encombre, pour les travailleurs qui passent leur journée devant un ordinateur par exemple, la désynchronisation des horaires ne poserait aucun obstacle majeur. Veiller à une bonne communication entre les collaborateurs serait le principal défi, auquel le cloud et les messageries professionnelles permettent déjà de répondre sur le plan technique.
Désynchroniser les horaires, y compris pour les salariés en présentiel, permettrait de réduire le phénomène des heures de pointe dans les transports et les bouchons dans les grandes métropoles. Cela entrainerait également une baisse drastique des réunions (tout le monde n’est pas disponible au même moment) et donc une augmentation significative de la productivité.
Bénéficier du travail asynchrone permet également d’organiser son travail en fonction de sa vie personnelle et non l’inverse : un niveau d’équilibre vie pro/vie perso que recherchent beaucoup de personnes depuis la crise sanitaire, en particulier les jeunes générations… Le travail asynchrone pourrait donc devenir un argument de poids pour s’attacher les services de certains salariés dans des secteurs ultra-concurrentiels.
Il s’agirait également d’une petite révolution culturelle dans le monde de l’entreprise : s’attacher au résultat final produit par chaque salarié plutôt qu’à la quantité de travail fournie… Une nouvelle forme d’autonomie, dans la suite logique de l’avènement du travail hybride ?
Quelles sont les limites du travail asynchrone ?
Encore une fois, difficile d’imaginer le travail asynchrone s’imposer dans tous les secteurs, sans compter les nombreux métiers ne pouvant tout simplement pas télétravailler ou modifier leurs horaires. Les commerciaux par exemple, doivent pouvoir être contactés en permanence par les clients : le travail asynchrone étirerait leurs journées de travail en dehors des heures ouvrées et produirait l’effet inverse de celui escompté. Les clients ne le tolèreraient probablement pas non plus, préférant être contactés sur les heures de bureau… Difficile aussi pour les professions médicales d’imaginer pouvoir travailler sans horaires fixes. Et les éboueurs, comment pourraient-ils organiser des tournées de ramassage d’ordure avec une organisation en travail asynchrone ? De plus, ce mode de travail semble à première vue plus adapté pour les cadres, qui travaillent avec des forfaits jours et sont payés en fonction du nombre de jours travaillés à l’année, que pour les salariés payés en fonction de leur nombre d’heures effectuées, sur la base d’un taux horaire.
Le travail flexible : le travail à la carte est-il possible ?
En quoi consiste le travail flexible ?
Ce mode d’organisation reconnaît que les besoins de chaque salarié sont uniques. Chacun pourrait donc organiser les modalités de son travail de façon personnalisée : horaires, télétravail, temps partiel, annualisation, partage de poste, etc. Tout est possible et discutable en fonction des besoins de chacun.
Il ne s’agit pas d’un simple temps partiel ou de quelques RTT. La loi britannique permet déjà le système du travail flexible au Royaume-Uni : tout employé avec 6 mois d’ancienneté peut demander une organisation flexible de son travail en fonction de ses exigences personnelles (pas uniquement les parents ou les aidants) et l’employeur doit pouvoir motiver son refus. Nommée Right to request flexible working, cette loi oblige l'entreprise à traiter la demande "de manière raisonnable". Par exemple, comme le précise le site du gouvernement britannique, évaluer les avantages et les inconvénients de la demande, organiser une réunion pour discuter de la demande avec l'employé et enfin proposer une procédure d'appel. En l'absence de raison valable ou de non traitement de la demande "de manière raisonnable", l'entreprise peut-être attaquée devant un tribunal par le salarié en question.
Quels sont les avantages du travail flexible ?
Le travail flexible rime avec respect des besoins de chacun. De quoi améliorer l’engagement des salariés dans leur travail et attirer les générations Y et Z, réputées plus soucieuses de leur équilibre vie pro/vie perso que les générations précédentes. A l’inverse, certains seniors souhaitent parfois lever le pied en fin de carrière sans pour autant s’arrêter complètement. La flexibilité au travail semble répondre à une aspiration sociale globalement très partagée et renforcée par la crise sanitaire.
La liste des bienfaits est importante : moins de turnovers, moins de stress, moins d’absentéisme, des collaborateurs plus productifs et plus créatifs. Et un argument de poids pour attirer les meilleurs talents ! Une organisation agile de l’entreprise est souvent nécessaire pour la mise en place du travail flexible avec à la clé, des gains de productivité et de compétitivité qui sont au rendez-vous.
Quelles sont les limites du travail flexible ?
Ce mode de fonctionnement est-il généralisable à tous ? Est-il compatible avec les grosses structures ? Non, probablement pas en l’état actuel des choses. Une réorganisation pas à pas serait sans doute nécessaire au sein de certaines organisations très centralisées. Peut-être pour le mieux ? Là encore, il s’agirait d‘une petite révolution en termes de politique d’encadrement. A l’échelle des salariés, difficile de voir les inconvénients d’un tel système si ce n’est les abus qui pourraient conduire à plus de précarité.
A n'en pas douter, pour que les salariés s'y épanouissent et que les entreprises y trouvent leur compte, les règles de la flexibilité doivent être bien définies et claires pour tous.
Crédits photo : VectorMine/stock.adobe.com
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