Le nouveau patron de Disney dit stop au télétravail, incompatible avec la créativité selon lui

De retour aux affaires chez Disney en novembre dernier, Bob Iger a explicitement demandé aux employés de renoncer à leurs jours de télétravail dans un mail que s’est procuré CNBC. Et il est loin d’être le seul grand dirigeant à agir ainsi !

Le travail en présentiel, clé de la créativité selon Iger

Parti en 2020, après quinze années passées à diriger le géant du divertissement, Robert Iger a été rappelé par le conseil d’administration pour remettre sur de bons rails un groupe qui traverse quelques remous : baisse de fréquentation des parcs d’attractions, manque de rentabilité de Disney +, cours de l’action qui dévisse, etc.

Dans un mail interne envoyé en début de semaine, Bob Iger s’est néanmoins voulu rassurant et a tenu à féliciter ses équipes pour les succès de Disney au Box-Office, à Broadway ou à la télévision, et a rappelé à quel point cette « entreprise est spéciale ». Louant la créativité des employés, il en a profité pour leur demander de … revenir au bureau !

Un prérequis indispensable selon lui pour que chacun puisse exercer pleinement sa créativité, valeur dont il a fait sa priorité numéro 1 depuis qu’il a repris les rênes de l’entreprise.

« En rencontrant les équipes de toute l'entreprise au cours des derniers mois, je me suis souvenu de l'immense valeur que représente le fait d'être ensemble avec les personnes avec lesquelles on travaille. Comme vous me l'avez entendu dire à maintes reprises, la créativité est le cœur et l'âme de ce que nous sommes et de ce que nous faisons à Disney. Et dans une entreprise créative comme la nôtre, rien ne peut remplacer la capacité de se connecter, d'observer et de créer avec des pairs, qui vient du fait d'être physiquement ensemble, ni la possibilité de se développer professionnellement en apprenant des leaders et des mentors. »

A partir du 1er mars, les employés de Disney actuellement en travail hybride sont donc invités à revenir au bureau en présentiel du lundi au jeudi. Seul le vendredi échappe pour l’instant à cette nouvelle directive.

Vers la fin du télétravail ? La tendance de fond chez les grands patrons

Bob Iger est loin d’être le seul dirigeant d’envergure à tourner le dos au travail à distance. En novembre dernier, Elon Musk a mis fin à ce qu’il appelait la politique du « work from home forever » chez Twitter dès son premier mail interne, entraînant une vague de démissions de grande ampleur. Quelques semaines plus tôt, Apple ou encore Snapchat exigeaient de leurs salariés qu’ils reviennent travailler en présentiel au moins trois jours par semaine.

Seule exception, Airbnb, qui s’est offert un joli coup de pub l’année dernière en proclamant haut et fort que ses salariés étaient désormais autorisés à travailler de n’importe où dans le monde. Partout ailleurs aux Etats-Unis, un mouvement de balancier inverse est à l’œuvre et la majorité des entreprises tentent de faire revenir leurs salariés sur place au moins trois jours par semaine. A tel point qu’on peut se demander si le télétravail survivra à l’après-Covid aux Etats-Unis…

Hormis les entreprises contrôlées par Musk, rares sont celles qui décident pour l’instant d’abandonner le travail hybride. Mais c’est le plus souvent par simple pragmatisme. En septembre dernier, le DG d’Amazon, Andy Jassy, avouait ainsi qu’il ne forcerait pas ses employés à revenir en présentiel pour la simple et bonne raison qu’il n’avait « pas de plan » pour y parvenir.

Car, au vu des nombreux chefs d’entreprises qui expriment publiquement leur désamour pour le télétravail depuis plusieurs mois, ce mouvement de retour au bureau pourrait s’accélérer et s’amplifier plus rapidement que prévu. Pour Marc Benioff, PDG de Salesforce, le télétravail nuit à la productivité ; selon Jamie Dimon (JP Morgan), il ralentit la prise de décision ; David Solomon (Goldmann Sachs) estime qu’il est catastrophique pour l’intégration et l’apprentissage des jeunes salariés ; James Dyson le trouve inefficace et lui reproche d’être un frein à l’innovation.

Il faut dire que la conjoncture économique n’est plus favorable à la moindre largesse et que les procédures de licenciement s’enchainent outre-Atlantique – et devraient se poursuivre en 2023. Deux ans en arrière, la plupart de ces entreprises recrutaient à tour de bras et n’hésitaient pas à mettre en avant le télétravail pour s’attirer les meilleurs candidats !

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