Jeunes diplômés : que faire si on vous propose de participer à du reverse mentoring ?

Le mentoring inversé, ou reverse mentoring, est un dispositif de plus en plus prisé par les entreprises qui souhaitent favoriser le dialogue entre les générations, accélérer l'apprentissage de leurs salariés et s'adapter aux nouvelles pratiques du monde du travail. Ces programmes de mentorat s'appuient sur la relation entre un mentoré, souvent cadre ou dirigeant expérimenté, et un jeune mentor, généralement un collaborateur fraîchement sorti d’école.

Le principe ? Permettre à des professionnels seniors de bénéficier de l'expertise des jeunes générations en matière de digital : outils, réseaux sociaux, marketing, culture numérique, nouvelles technologies et transformation des pratiques managériales. Mais comment réagir si vous êtes sollicité pour devenir mentor dans un programme de mentoring inversé ?

Reverse mentoring : de quoi s’agit-il ?

Le reverse mentoring est un programme de mentorat qui prend le contrepied des modèles traditionnels. Plutôt que d’opter pour une approche descendante, au sein de laquelle les employés expérimentés se chargent du coaching des jeunes collaborateurs et des étudiants, les salariés sortis d’école adoptent le rôle de mentor auprès des seniors.

Né dans les années 2000 chez General Electric sous l’impulsion de Jack Welch, ce dispositif a conquis de nombreuses entreprises, notamment aux États-Unis. Si cette pratique est encore confidentielle en France, où seulement 4 % des sociétés ont mis en place ce type de coaching selon EMCC France, elle témoigne cependant d’une évolution profonde de la culture d’entreprise. Les stratégies de développement des compétences évoluent : loin du simple e-learning, elles laissent la place à de nouveaux modèles de formation professionnelle, axés sur le partage d’expérience entre les générations.

Les jeunes apportent ainsi leur maîtrise du digital, des réseaux sociaux, des nouveaux usages professionnels ou encore de la culture start-up. Face à eux, les salariés plus expérimentés peuvent transmettre leur vision du management, leur ressenti du terrain et leurs connaissances stratégiques.

Les alumni de grandes écoles de commerce et de management sont ciblés par ces dispositifs de reverse mentoring : issus des générations Y et Z, ils maîtrisent naturellement les codes du numérique et aident les organisations à devancer leurs concurrents dans leurs pratiques digitales.

Dialogue intergénérationnel, décloisonnement des fonctions et dynamique d’apprentissage continu : les avantages du mentorat inversé sont nombreux, tant pour l’entreprise que pour ses salariés.

Quels sont les avantages du reverse mentoring pour un jeune diplômé ?

Si vous êtes jeune diplômé, participer à un programme de reverse mentoring peut vous apporter de nombreux bénéfices :

• Valoriser vos compétences : vous pensez manquer d’expérience ? Vous avez cependant une expertise que vos collègues plus expérimentés ne possèdent pas encore : culture numérique, maîtrise des réseaux sociaux, outils collaboratifs ou connaissance des tendances digitales. En partageant votre savoir, vous devenez un atout clé pour l’entreprise
• Créer du lien avec des profils seniors : le mentorat vous permet d’interagir directement avec des cadres dirigeants ou des managers. Cette expérience, très utile pour comprendre les rouages de l’organisation, vous permet d’enrichir votre réseau professionnel, de prendre confiance en vous et de poursuivre votre formation auprès de salariés expérimentés
• Dynamiser votre vie professionnelle : en endossant un rôle de coach, vous travaillez votre communication, votre posture et votre assertivité. Vous progressez également en pédagogie et en intelligence relationnelle, des compétences très recherchées par les employeurs
• S’engager dans un projet valorisant : votre participation à un programme de mentoring traduit votre engagement, ainsi que votre volonté de contribuer aux transformations de votre entreprise et d’être acteur du changement. Une belle carte à jouer en début de carrière !

Quels sont les défis du reverse mentoring ?

Qui dit opportunité, dit challenges ! Si les atouts du reverse mentoring sont indéniables pour votre évolution professionnelle, il vous faut aussi anticiper certains défis pour tirer pleinement parti de cette expérience :

• L’inexpérience apparente : le syndrome de l’imposteur peut être un frein si l’on vous propose de devenir mentor alors que vous venez tout juste d’entrer dans le monde du travail. Mais rappelez-vous : votre employeur ne vous demande pas d’enseigner ce que vous ne savez pas, mais de partager ce que vous connaissez déjà, notamment grâce à votre formation en école et à votre usage personnel du digital
• La posture à adopter : être mentor ne signifie pas donner des leçons. Il s’agit plutôt d’échanger, de créer une relation de coaching basée sur l’écoute et la confiance, mais aussi de conserver votre juste place en tant que jeune salarié face à un cadre dirigeant ou à un manager
• Les écarts culturels et générationnels : certains malentendus peuvent surgir, notamment si votre interlocuteur est réticent face aux outils numériques ou aux idées nouvelles. Une certaine résistance au changement se présente parfois dans le cadre du reverse mentoring. La solution ? Établir une communication ouverte et reconnaître l’expertise que votre mentoré peut vous apporter grâce à son expérience

Faut-il accepter cette opportunité ?

Vous hésitez à intégrer le programme de reverse mentoring de votre entreprise ? Avant de prendre votre décision, posez-vous les bonnes questions :

• Avez-vous le temps de vous investir dans cette mission, en complément de vos tâches habituelles ?
• Le sujet abordé est-il en phase avec vos compétences et votre domaine d’activité ?
• L’entreprise propose-t-elle un cadre clair et un accompagnement pour cette pratique ?

Si vous répondez positivement à toutes ces questions, n’hésitez pas à accepter cette opportunité ! Le mentoring inversé est une expérience enrichissante, qui peut avoir un impact très positif sur votre carrière. Si vous hésitez, vous pouvez également échanger avec les ressources humaines, vos managers ou d’anciens mentors pour mieux comprendre ce que le mentorat implique.

Comment tirer le meilleur parti du reverse mentoring ?

Vous avez décidé de devenir mentor ? Voici nos conseils pour bénéficier pleinement de cette opportunité :

• Préparez-vous : même si vous maîtrisez votre sujet, prenez le temps de structurer vos contenus, d’adapter votre discours et de prévoir des exemples concrets, pour des échanges fructueux avec votre mentoré
• Posez le cadre dès la première rencontre : expliquez vos objectifs, vos disponibilités et votre manière de fonctionner, tout en invitant votre mentoré à faire de même. La communication est le secret d’une relation de mentoring efficace
• Capitalisez sur cette expérience : notez ce que vous apprenez et gardez des traces de vos séances de mentoring. Vous pouvez aussi valoriser cette mission sur votre CV, sur LinkedIn ou lors d’un futur entretien d’embauche
• Créez un lien durable : un programme de reverse mentoring peut donner lieu à des relations professionnelles solides. Profitez de cette opportunité pour élargir votre réseau, mieux comprendre la culture d’entreprise et vous ouvrir des portes pour la suite de votre vie professionnelle