Prime de nuit : définition, montant, conditions
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la prime de nuit : qui peut en bénéficier, comment elle est calculée, et quelles autres compensations sont prévues pour le travail de nuit.

Le travail de nuit concerne de nombreux secteurs comme la santé, l’industrie ou les transports, où les horaires s’écartent nettement du cycle de travail classique de jour. Ces horaires décalés exposent les salariés à des conditions particulières, souvent plus difficiles à gérer sur le plan physique et social. Pour compenser ces contraintes, une prime de nuit peut être versée aux travailleurs concernés. Cette compensation financière vise à reconnaître les efforts liés aux horaires décalés. Si vous travaillez la nuit, il est utile de connaître ses modalités, conditions d’attribution et mode de calcul afin de mieux comprendre vos droits et avantage.
Qu’est-ce que la prime de nuit ?
La prime de nuit est une compensation financière accordée aux salariés qui effectuent des horaires nocturnes. Elle vise à reconnaître les contraintes spécifiques liées au travail de nuit, telles que les perturbations du rythme biologique et les impacts sur la vie personnelle.
Contrairement au repos compensateur, qui est une contrepartie obligatoire prévue par la loi pour le travail de nuit, la prime de nuit n’est pas systématiquement due. Son attribution dépend soit d’un accord collectif au sein de l’entreprise, soit d’une décision de l’employeur. Ainsi, la prime de nuit est facultative et n’est pas imposée par la législation.
Il n’existe pas de barème légal pour son montant, qui est librement fixé par l’accord ou l’employeur, et souvent calculé en fonction du nombre d’heures effectuées la nuit.
Qu’est-ce que le travail de nuit ?
Le travail de nuit doit rester exceptionnel et respecter la sécurité et la santé des travailleurs, tout en assurant la continuité économique ou sociale de l’entreprise.
Selon l’article L3122-2 du Code du travail, « tout travail effectué sur une période d’au moins 9 heures consécutives comprenant l’intervalle entre minuit et 5 heures est considéré comme travail de nuit ». Cette période commence au plus tôt à 21 heures et se termine au plus tard à 7 heures, mais peut varier selon les secteurs.
Qui peut travailler de nuit ?
Tous les salariés peuvent travailler de nuit, sauf les moins de 18 ans pour qui c’est interdit.
Selon l’article L3122-5, est considéré comme travailleur de nuit :
- Tout salarié effectuant au moins 3 heures de travail nocturne, au moins 2 fois par semaine
- Ou un nombre minimal d’heures fixé par accord collectif
- Ou, en l’absence d’accord, 270 heures sur 12 mois consécutifs
Le travail de nuit doit être instauré par un accord collectif. Sans accord, il nécessite l’autorisation de l’inspection du travail.
Qui peut bénéficier de la prime de nuit ?
La prime de nuit s’adresse aux salariés qui effectuent au moins trois heures de travail entre minuit et 5 heures, au moins deux fois par semaine. Cette règle s’applique aussi bien au secteur privé qu’au secteur public.
Dans le secteur privé, l’attribution de cette prime dépend principalement des accords collectifs d’entreprise ou de branche. Elle n’est pas systématique et peut varier selon les conventions, qui précisent les conditions et le montant. Les intérimaires peuvent également en bénéficier, si leur secteur prévoit une telle compensation.
Dans le secteur public, la prime concerne les agents titulaires, stagiaires et contractuels, notamment dans la fonction publique hospitalière, la police municipale ou les maisons de retraite. Son montant est calculé à partir du traitement indiciaire brut, augmenté éventuellement de l’indemnité de résidence (selon le décret n° 2023-1238 du 22 décembre 2023).
Comment la prime de nuit est-elle calculée ?
Comme nous l’avons mentionné plus haut, la prime de nuit est une compensation financière accordée aux salariés travaillant entre 21h et 7h, dont au moins trois heures entre minuit et 5h. Son montant dépend du nombre d’heures réellement effectuées durant cette plage horaire.
Concrètement, chaque heure de travail de nuit est majorée d’un pourcentage, fixé par la convention collective ou l’accord d’entreprise. Par exemple, il est courant que les heures entre 21h et 22h, ainsi qu’entre 5h et 6h, soient majorées à hauteur de 10 %. Cela signifie que pour chaque heure travaillée pendant ces plages, le salarié reçoit 10 % de salaire en plus, sous forme de prime.
Pour un calcul simple, il suffit de multiplier le nombre d’heures de nuit par le taux de majoration. Par exemple, si vous travaillez 50 heures de nuit dans le mois avec une majoration de 10 %, vous toucherez une prime équivalente à 10 % de votre salaire horaire pour chaque heure, soit l’équivalent de 5 heures payées en plus.
Lorsque le salarié effectue des heures supplémentaires pendant la nuit, ces heures sont souvent majorées davantage, parfois jusqu’à 75 %. Cette majoration plus élevée vise à compenser la fatigue et la difficulté liées au travail nocturne prolongé. Toutefois, ce taux peut varier selon les accords collectifs.
La loi impose aussi des limites au travail de nuit : en général, il ne doit pas dépasser 40 heures par semaine sur une période de 12 semaines consécutives, sauf accord spécifique.
Enfin, certaines situations particulières existent. Par exemple, dans certains secteurs comme le commerce dans les zones touristiques, les horaires de nuit peuvent être décalés, ce qui influe sur le calcul de la prime. De même, le montant et les conditions d’attribution peuvent différer selon la convention collective ou l’entreprise.
Pour obtenir un calcul exact et adapté à votre situation, il est donc essentiel de consulter la convention collective applicable ou votre service des ressources humaines.
Quelles sont les obligations de l’employeur concernant la prime de nuit ?
Le recours au travail de nuit n’est pas une décision libre pour l’employeur : il doit obligatoirement s’appuyer sur un accord collectif (d’entreprise, d’établissement ou de branche) pour en encadrer la mise en place. Cet accord doit préciser plusieurs éléments essentiels :
- Les raisons justifiant le recours au travail nocturne
- La définition exacte de la période de nuit
- Les compensations prévues pour les salariés concernés
- Les conditions de travail spécifiques à ce type d’emploi
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la prime de nuit n’est pas une obligation légale en elle-même. La loi impose uniquement un repos compensateur pour les salariés de nuit. Néanmoins, si une prime est prévue par un accord collectif ou par un usage établi dans l’entreprise, elle devient obligatoire et doit être versée selon les conditions fixées.
Lorsqu’elle existe, cette prime est considérée comme un élément de rémunération à part entière. Elle doit donc figurer clairement sur le bulletin de paie, avec :
- Le nombre d’heures concernées
- Le taux de majoration ou le montant horaire appliqué
- Le montant total versé
À noter également : si l’employeur verse une prime prévue par accord ou usage, il doit la maintenir même les jours fériés (Cour de cassation, 27 juin 2012, n°10-21.306).
La prime de nuit est-elle soumise à des charges fiscales ou sociales ?
La prime de nuit est incluse dans le salaire brut. En conséquence, elle est soumise aux cotisations sociales (retraite, maladie, chômage, etc.) et influence le montant du salaire net perçu par le salarié. Elle peut également affecter le taux de prélèvement à la source, car elle est prise en compte dans le calcul du revenu imposable.
Quelles sont les autres compensations possibles pour le travail de nuit ?
Le travail de nuit donne droit à différentes compensations, qui ne se limitent pas à la prime de nuit. D’abord, le repos compensateur est obligatoire pour les salariés qui travaillent la nuit, notamment s’ils ont effectué plus de 270 heures de travail nocturne sur 12 mois. Ce repos supplémentaire permet de compenser la fatigue liée à ces horaires difficiles. Ce repos ne peut pas être remplacé par une indemnité financière : il doit être pris en nature. Dès que le salarié cumule 7 heures de repos compensateur, il doit les utiliser dans un délai de deux mois, par demi-journées ou journées complètes.
Ensuite, les heures travaillées la nuit sont souvent majorées, c’est-à-dire payées à un taux plus élevé que les heures normales. Selon la loi et les accords en vigueur, cette majoration est généralement d’au moins 20 % à 25 %, selon les plages horaires précises. Cette augmentation de salaire reconnaît la pénibilité particulière du travail de nuit.
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