" Je travaille chez moi à Angers et à Paris au bureau "

Un appartement de 60 m2 à 1200 euros par mois dans le 15ème arrondissement de Paris avec deux enfants dans la même chambre, voilà ce qui a conduit Delphine Foviaux et son mari à vouloir quitter Paris il y a trois ans. " Nous avions besoin d'une deuxième chambre et nous nous sommes rendus compte qu'il fallait le double de loyer pour avoir une pièce en plus. ça a été la goutte d'eau ".

Direction l'ouest

Alors Delphine et son mari ont commencé à réfléchir à une installation en province. " A ce moment-là, nous ne savions pas ni l'un ni l'autre si nos entreprises respectives accepteraient le télétravail mais pour nous il n'était plus question de faire machine arrière. On adorait Paris mais il nous fallait partir ". Après avoir longtemps hésité : Rennes, Nantes, c'est finalement Angers qui a eu les faveurs du couple : " Nous y sommes allés plusieurs fois pour être sûr de notre choix. Nous avons tout regardé : le prix des loyers, le prix d'un café au soleil sur la plus belle place de la ville, toutes sortes de choses qui nous semblaient importantes. Quand nous sommes descendus du train la première fois, la beauté de la ville nous a sauté aux yeux. Nous avons trouvé ça magnifique. Et puis ce calme ... ". Mais à peine un mois avant le déménagement, le mari de Delphine décède suite à un AVC. Elle décide de partir tout de même avec sa fille adolescente. Son fils déjà grand récupère l'appartement parisien qu'il occupe en colocation.

Le compromis grâce au télétravail

Convaincre ses employeurs de la laisser télétravailler n'a pas été facile : "J'étais partie sur un rythme de trois jours à Angers et deux jours à Paris mais c'est le contraire qui s'est passé. Il a fallu trouver un compromis et trois ans plus tard, je me sens obligée d'en faire un peu plus que les autres pour prouver que je ne me tourne pas les pouces ", explique-t-elle. Delphine a été la première de son entreprise à pouvoir en bénéficier, d'autres ont suivi : " Je suis autonome en tant que community manager. Que je sois présente ou pas n'y change rien. Je travaille très bien de chez moi à Angers comme je travaille très bien du bureau à Paris. Mais le télétravail est difficile à faire accepter : je dois faire un récapitulatif de toutes mes tâches de la journée chaque soir, nombre de tweets, nombre de mails envoyés etc... et je dois badger par mail ".

L'apéro face au château

Des petits désagréments qui ne l'empêchent pas de préférer sa vie angenvine qui lui offre des avantages que Paris ne pouvait plus lui donner : " Je sors de chez moi et je peux rapidement retrouver des amis pour un verre face au château en bords de Maine. Rien à voir avec le Spritz à 50 euros en bords de Seine. A Paris, retrouver des amis pour un dîner ou un verre  me demandait tout de suite beaucoup plus d'organisation. Je peux tout faire à pieds et on habite un grand appartement en plein centre ville ".

Angers est à 1h30 en train de la capitale. Son entreprise prend en charge la moitié de son titre de transports mensuel : " Mes allers-retours en TGV me coûtent 40 euros par mois. Ca reste tellement moins cher qu'un loyer parisien ", sourit-elle. Delphine ne regrette pas son départ de la capitale même si elle a plaisir à y revenir chaque semaine, travailler en équipe, voir son fils et cette vue sur la Tour Eiffel dont elle profite depuis son bureau.