Comptable : 5 clichés à oublier d'urgence !

Dans certains secteurs professionnels comme celui de la comptabilité, les clichés ont la vie dure : « Un comptable est sur son ordinateur toute la journée », « il faut être un expert en maths pour exercer ce métier ». On entend souvent de nombreux stéréotypes à l’égard de cette profession, qui a pour mission de gérer les finances d’une ou plusieurs entreprises. Lucie Bartheau, responsable de mission expertise comptable dans l’agence des Sables-d’Olonne du cabinet BDO, spécialisé dans l’audit, le conseil et l’expertise comptable, analyse cinq idées reçues sur son métier.

1. Le métier est ennuyeux et monotone

FAUX ! Certains imaginent que les comptables passent leurs journées sur des tableaux Excel. En réalité, le métier comporte une grande variété de missions, y compris du conseil et de l’accompagnement. C’est ce qu’affirme Lucie Bartheau : « On traite les opportunités et les actualités fiscales. Si un client peut bénéficier d'une aide pour une installation, on va l’informer et l’orienter. Il y a aussi tout un volet social avec les recrutements ». Selon elle, le comptable est « le partenaire de la réussite des projets de son client ».

Lucie Bartheau

Responsable de mission expertise comptable chez BDO

Lucie observe néanmoins une différence entre le travail d’un comptable en cabinet et la même fonction en entreprise : « Dans un cabinet, les missions sont plus variées. Nos clients sont différents de par leur activité, leur taille et leurs problématiques. Donc, on ne fait jamais la même chose et aucune journée ne se ressemble », assure-t-elle. Lucie travaille aussi bien avec des jeunes entrepreneurs, que des TPE et PME, et adapte son approche à chaque typologie de clients. « On ne va pas avoir le même discours auprès d'une personne qui détient cinq sociétés qu’avec quelqu’un qui vient de se mettre à son compte. »

D’ailleurs, elle rend souvent visite à ses clients et apprécie « cette dimension humaine » qui compose son activité : « J’aime bien mettre un visage sur un nom, cela rend le dossier concret. Ça me permet de découvrir la façon dont le client travaille, son matériel et ses équipes. » Bien souvent, ces échanges permettent aussi de mieux cerner la personnalité et les attentes du client. « C’est important d'être dans la proximité avec lui pour comprendre l'image qu’il veut donner à sa société, et adapter notre stratégie », explique Lucie.

L’agence des Sables-d’Olonne, dans laquelle elle travaille, est spécialisée dans l’hôtellerie de plein-air. « Notre problématique tourne donc autour de la gestion de trésorerie des campings par rapport à la saisonnalité », explique-t-elle. Ailleurs, les défis sont différents, mais un comptable peut modifier son domaine d’intervention tout au long de sa carrière.

2. Il faut être un expert en mathématiques pour être comptable

FAUX ! Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'est pas nécessaire d'être un génie des maths pour être comptable. Certes, il ne faut pas être médiocre en calcul et il est important de savoir manipuler les chiffres, « mais aujourd’hui les logiciels calculent bien plus vite que nous », sourit Lucie.

« Souvent, on dit aux lycéens qui ont une bonne moyenne en mathématiques “Tu pourrais t’orienter vers la comptabilité”, mais on est davantage un métier de logique ». D’après elle, sa profession requiert avant tout de « comprendre chaque situation, de savoir faire du lien » en mettant en perspective les notions de rentabilité, d’investissement, de charges et de financement.

Il est vrai que les chiffres représentent une partie considérable de son travail, puisque Lucie et ses collègues remplissent et analysent des tableaux calculateurs, comme Excel, « mais c’est loin d’être mon quotidien », assure-t-elle.

3. Les comptables travaillent seuls

Faux ! « Bien au contraire, si on travaille seul, on n’avance pas », affirme Lucie, en citant le dicton : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». D’après elle, la collaboration permet de travailler plus efficacement. « On n'est jamais entièrement seul sur un dossier. Il y a une personne référente, mais on fonctionne toujours avec un deuxième intervenant, qui peut répondre aux demandes du client si l’interlocuteur privilégié n’est pas disponible », rapporte Lucie.

Le travail en binôme, voire à plusieurs, favorise la mise en commun des compétences et expertises de chacun. « Si dans mon portefeuille, j’ai un nouveau client carreleur, profession avec laquelle je n’ai jamais travaillé et que je sais que ma collègue a déjà travaillé avec ce type d’artisan, je vais aller lui demander des conseils », souligne Lucie, qui estime que l’entraide fait la force du collectif. Finalement, « chacun possède un point fort et c’est en les partageant que l’on avance ! »

Les bureaux de Lucie et ses collègues sont séparés, mais les portes restent ouvertes et leurs échanges sont permanents : « On discute pour connaître les dossiers à prioriser. Lorsqu’un collègue a besoin d’aide sur un dossier prioritaire, on met nos forces en commun. »

Au-delà de la communication dans l’équipe, l’image du comptable solitaire est fausse, car ces derniers interagissent régulièrement avec leurs clients : « Nos clients se confient à nous. On est au courant de leurs finances, ce qui nous confère un rôle privilégié. » Dans la durée, une vraie relation de confiance s’instaure entre un comptable et son client.

4. Le métier est démodé

Faux ! Le métier de comptable pâtit parfois de l’image d’un job démodé et peu attrayant pour les jeunes. Il n’en est rien ! Comme de nombreux secteurs, celui de la comptabilité est en train de se renouveler avec l’avènement des nouvelles technologies. « L’évolution est là, donc on est obligé d’y prendre part », affirme Lucie, en indiquant qu’elles sont autant d’opportunités, qui permettent de gagner en temps et en efficacité.

Lucie utilise déjà la facturation électronique et commence à employer l’IA. Dans un futur proche, ses tâches à faible valeur ajoutée, très répétitives, comme les saisies comptables, seront automatisées grâce à l'IA. « Nous n’aurons qu’à superviser les chiffres et nous pourrons nous concentrer sur le conseil, qui est notre valeur ajoutée. » À l’avenir, le rôle d’un comptable sera moins dactylographique, mais davantage axé sur l’analyse des chiffres et l’accompagnement financiers de projets.

Quant à l’idée que la profession pourrait disparaître, elle n’y croit pas une seconde : « Les entreprises auront toujours besoin de comptable. C’est un métier qui recrute et qui recrutera toujours », promet Lucie.

5. Les comptables sont sérieux et austères

Faux ! L’idée que les comptables sont des personnages distants et peu sociables est un stéréotype. Dans la réalité, « nous sommes dynamiques et communicants », assure Lucie. « On ne peut pas se permettre d’être froid, car le client le ressent ». À l’inverse, « lorsque l’on sourit au téléphone et que l’on est passionné par notre travail, il va aussi le percevoir dans notre voix ».

Quant à la tenue vestimentaire, elle n’est pas aussi sérieuse que certains l’imaginent : « L’image du comptable qui vient au travail avec sa petite valisette et son tailleur est révolue. Il n'y a plus de costumes chez nous. Les baskets sont les bienvenues ! », annonce Lucie, avant de conclure : « Chez BDO, chacun est libre de venir comme il le souhaite. »