Quels sont les métiers les plus exposés au bruit ? Et pourquoi ce n'est pas anodin

Près de 5 millions de personnes travaillent dans un cadre bruyant selon la dernière étude de Santé Publique France (SPF). Certains travailleurs sont même exposés à un niveau de bruit dangereux pour leur santé.

A partir de quand le bruit devient un problème ?

70 décibels. C’est le seuil de niveau sonore à partir duquel des signes de fatigue auditive apparaissent. En France, entre 2017 et 2019, plus de 5 millions de travailleurs ont été exposés à plus de 70 décibels pendant une journée de travail de 8 heures, dont 80% d’hommes. On parle ici d’un niveau sonore fatiguant, obligeant ceux qui y sont exposés à forcer la voix pour avoir une conversation normale.

Parmi ces personnes, 35,8% étaient exposées à un niveau critique. Soit plus de 80 décibels durant 8 heures. C'est le seuil pouvant entraîner des dégâts auditifs irréversibles, comme la surdité.

Les métiers les plus exposés

Selon l’étude de SPF, les métiers qui comptent la plus forte proportion de travailleurs exposés au bruit sont ceux de la mécanique et du travail des métaux : 52% des travailleurs y subissent un niveau lésionnel, au-dessus des 80 décibels sur 8 heures. On retrouve ensuite les secteurs des matériaux souples, bois et industries graphiques (41%) et les bâtiments travaux publics (39%).

Mais en nombre total de personnes exposées, ce sont les métiers du bâtiment et des travaux publics qui arrivent en tête - car ils emploient plus de travailleurs. Les travailleurs du BTP sont ainsi les plus nombreux à être exposés à des niveaux de bruit au-delà des 70 décibels. On retrouve également l'industrie papetière, chimique et agroalimentaire, la maintenance, l'agriculture et les métiers des transports, de la logistique et du tourisme.

Enfin, SPF note que « les femmes non-salariées ont des proportions d'exposées plus élevées que les salariées dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et de la construction. »

Comment se prémunir du bruit ?

Les dangers du bruit au travail ne sont pas à négliger. En 2022, 320 maladies professionnelles en lien avec la surdité ont été reconnues par la Sécurité sociale… mais près de 16 000 n’auraient pas été déclarées, selon la commission sur la sous-déclaration des accidents du travail.

Dans un monde idéal, il faudrait mettre à disposition des travailleurs des machines moins bruyantes, ce qui n'est malheureusement pas toujours une possibilité pour les entreprises. En tant que salarié, la meilleure méthode de prévention des risques reste bien entendu l'usage du casque anti-bruit ou de tout autre dispositif de protection. Votre entreprise est de tenue de vous en fournir si vous travaillez dans un environnement bruyant. Mais vous devez veiller à le porter de façon continue lors de votre journée de travail. Citant une étude de l'INRS, Santé Publique France rappelle que le non port d'un protecteur individuel contre le bruit (PICB) pendant une dizaine de minutes diminue son efficacité globale de 43%...

Vous avez été exposé au bruit et vous en souffrez encore quelques heures après ? Sur son site, le ministère de la Santé incite à réagir rapidement pour éviter tout risque de lésion à long terme : « Si vous avez une sensation d’oreilles cotonneuses, des sifflements ou bourdonnements qui persiste plusieurs heures après l’exposition à des niveaux sonores élevés ou après une nuit de sommeil, consultez sans attendre un médecin, un ORL ou un service d’urgences hospitalières. Un traitement rapide peut éviter ou réduire des effets irréversibles tels que des acouphènes ou une perte auditive. »