Arthur, assistant comptable en alternance : « On est constamment en alerte, c’est challengeant ! »

Apprendre un métier en alternance, c’est attendre d’une entreprise qu’elle nous forme, nous soutienne et nous fasse grandir, peu importe notre parcours antérieur. En se lançant dans la comptabilité, Arthur ne pensait pas découvrir des missions aussi passionnantes et être si bien accompagné.

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Assistant comptable, Arthur Bougier est actuellement en seconde année de DCG (diplôme de comptabilité et de gestion) chez In Extenso Alsace Lorraine, cabinet d’expertise comptable aux 1 200 collaborateurs au sein de la région et 250 agences en France. « Je n’ai pas un profil classique, explique-t-il. Après mon bac S, je n’avais pas envie de continuer mes études, donc j’ai travaillé un an dans la restauration rapide dans le Sud-Ouest. » Pendant trois ans, il occupe un poste dans une enseigne spécialisée dans le hard discount, en parallèle de la préparation d’un diplôme d’assistant de gestion commerciale. « C’est à cette période que j’ai commencé à toucher un peu à la comptabilité et à voir que ça m’intéressait, précise-t-il. J’ai donc décidé de reprendre des études dans ce domaine. » Au départ, il souhaite faire son alternance au siège de cette même entreprise, à Strasbourg, et s’installe dans la région. Il décide finalement de tenter sa chance en cabinet et rejoint In Extenso en octobre 2022.

« On voit les apprentis comme des collaborateurs »

L’agence alsacienne accueille des alternants dans les services expertise-comptable, paye et droit social ainsi que ressources humaines, marketing et juridique. « Dans notre service, on voit vraiment les apprentis comme des collaborateurs à part entière. Un assistant est un assistant, qu’il soit en CDI ou en alternance. On ne fait pas de différence entre les contrats. Les alternants ont un petit portefeuille qui leur est dédié, sur lequel ils sont supervisés. Leurs missions s’élargissent avec leur montée en compétences », souligne Clémence Friha, responsable client confirmée et tutrice d’Arthur.

Dès le premier jour, une attention particulière est donnée au suivi des alternants. Pour eux, tout commence en septembre, avec une journée d’accueil dédiée organisée par In Extenso. Vient ensuite une série de formations dont le « Game of Pros ». Ludique et complet, ce parcours permet aux nouveaux collaborateurs de gagner du temps dans la découverte de l’environnement In Extenso et la prise en main des outils de travail, à travers la réalisation de différents épisodes.  « On a aussi mis en place un système de parrainage, indique Clémence. Un collaborateur d’un autre service est là pour répondre aux questions d’organisation. Pour Arthur, par exemple, il s’agit de quelqu’un du service juridique. »

De son côté, la tutrice veille à ce que les alternants profitent de toutes les occasions d’acquérir de nouvelles compétences. « Je leur fais des retours sur leurs travaux et je m’assure qu’ils participent aux formations d’équipe. En tant que tuteur, on insiste aussi pour qu’ils participent aux formations du groupe, même s’ils ne comprennent pas forcément tout, parce qu’ils n’ont pas encore le bagage technique », explique-t-elle. Le parcours de l’alternant est également jalonné d’une série d’entretiens, plus ou moins formels, afin d’échanger sur la partie professionnelle et scolaire.

« Ma volonté est de ne pas les freiner »

Avant cette expérience, Arthur n’avait aucune connaissance de l’univers de cabinet, qu’il découvre au contact de ses deux responsables, 2,5 jours par semaine. Dans le service international de l’entreprise, il réalise 90% de ses missions sous la tutelle de Clémence. « Je m’occupe des déclarations d’échange de biens (DEB) européens, de la saisie, de la déclaration de TVA et d’autres déclarations administratives de type DAS2, des loyers etc. Je fais aussi de la révision et j’ai eu la chance d’assister à une réunion de présentation de bilan », liste, enthousiaste, l’apprenti comptable.

De nombreuses responsabilités – méritées – pour l’assistant. « Je prends la personne avec son bagage, ses compétences et sa manière de progresser. Ma volonté est de ne pas les freiner, affirme Clémence, qui accueille des étudiants depuis plusieurs années et est, elle-même, en dernière année du DEC (Diplôme d'expertise comptable). Si je me rends compte qu’ils le font bien, je ne vois pas pourquoi je les empêcherais de faire la révision alors que c’est gratifiant. »

« J’apprends de nouvelles choses tous les jours »

Une responsabilisation progressive qui sied particulièrement à Arthur. « J’apprécie vraiment l’accompagnement de Clémence. C’est très diversifié ! J’apprends de nouvelles choses tous les jours, c’est un des avantages de faire son alternance en cabinet », explicite-t-il. Dans son cas, le hasard a bien fait les choses car, à son arrivée, l’agence rentre un dossier (très) formateur. « On parle d’un très gros dossier, celui d’une congrégation religieuse. C’est très spécifique et Arthur a pu évoluer en même temps que ce dossier. Il a commencé par la saisie classique puis la révision, puis la discussion bilan », retrace Clémence. « C’est ce que j’aime dans ce métier, complète Arthur. On est constamment en alerte, c’est challengeant ! Je ne connaissais quasiment rien à la comptabilité et j’ai dû me mettre dans le bain rapidement. » 

Une curiosité qui l’aide pour traiter ce fameux dossier, tel un enquêteur suivant la piste des chiffres : « Il y avait beaucoup de termes religieux qu’on ne connaissait pas, Arthur a fait énormément de recherches. Ce sera d’ailleurs mon sujet de mémoire ! On partait d’une comptabilité qui n’avait pas été tenue depuis un an, avec des normes très spécifiques, accentuées par le statut de Concordat de l’Alsace-Lorraine », sourit la tutrice. « C’était clairement de l’investigation ! appuie Arthur. On analysait les flux de trésorerie et je faisais des recherches dans tous les textes de loi. »

De manière générale, le portefeuille de Clémence, et donc celui d’Arthur, est très varié. Une parfaite école pour l’assistant comptable : « On passe d’un petit dossier avec un chiffre d’affaires à 3 000 euros l’année à celui d’une multinationale, d’une congrégation religieuse à une société de services pour le transport aérien », ajoute-t-elle.

« Il faut bien gérer son rythme »

Une variété des dossiers et des missions, propre aux cabinets d’expertise-comptable selon Arthur : « Il y a beaucoup de différences avec le travail en entreprise, dans laquelle l’assistant comptable s’éloigne un peu du sujet de la comptabilité en faisant plus de contrôle de gestion. On y a aussi un rôle de conseil, car on accompagne le dirigeant et les salariés sur les questions relatives aux contrats ». En cabinet, la diversité de clients demande une grande régularité dans le travail, parfois difficile à concilier avec l’alternance. « C’est très formateur mais il faut bien gérer son rythme, car alterner l’école et le cabinet, c’est dense ! » conseille-t-il.

Autre conseil d’Arthur : prendre le temps de choisir son entreprise. « Il ne faut pas s’arrêter à la première offre. C’est mieux de prendre le temps de trouver une entreprise qui nous correspond et qui peut bien nous accompagner. J’ai beaucoup de chance d’avoir Clémence comme tutrice ! Elle est très ouverte et je peux lui poser toutes les questions que j’ai en tête », affirme-t-il. Une bonne chose à savoir pour les entretiens rebondit Clémence. « Il ne faut pas que les candidats hésitent à poser des questions ! Souvent ils n’osent pas, car c’est leur premier entretien », regrette-t-elle. Pareillement, n’ayez pas peur des tests de comptabilité, rassure-t-elle : « Il faut se tenir prêt à cette éventualité, car de plus en plus de cabinets en font passer. Cependant, ce n’est pas grave si vous avez tout faux ! C’est surtout pour savoir d’où vous partez et de quel accompagnement vous avez besoin ».

Enfin, n’hésitez pas à changer d’école en cours de route conclut Clémence : « Souvent les candidats font attention à l’entreprise, mais l’école est tout aussi importante. Je l’ai vécu, je suis passée par trois écoles ! J’ai fait mon apprentissage dans un autre cabinet pendant deux ans. Je n’ai pas eu cet accompagnement et, quand j’ai choisi d’être tutrice, je me suis promis de faire autrement ! »

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Crédit photos : HelloWork/In Extenso