L'intérim, une passerelle vers l'emploi en temps de crise

Qui sont les intérimaires ? L'Observatoire des métiers et de l'emploi (OME) via son étude "Regards croisés sur l'intérim en France et en Europe" s'est penchée sur cette question et bien d'autres. Il dresse ainsi un tableau complet de l'état de ces salariés.

Une "solution pragmatique"
L'intérimaire type est en moyenne âgé de 24 ans, révèle l'étude. Un statut qu'ils acquièrent pour la majorité d'entre eux (57%) suite à une longue période de chômage. Sont le plus souvent concernés par ce statut les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers qualifiés. Un statut le plus souvent précaire qui tient à "une logique pragmatique" face au marché de l'emploi, analysent les auteurs de l'étude. "Ainsi, plus de 3/4 des intérimaires déclarent s'être tournés vers l'intérim pour pouvoir travailler rapidement (59%) ou parce qu'ils ne trouvaient pas de CDD ou de CDI (36%)". Près d'un tiers y voient aussi l'opportunité d'acquérir une première expérience professionnelle et pour 18% d'entre eux comme "une passerelle vers l'emploi durable dans l'entreprise où ils effectueraient leur mission". Seulement un intérimaire sur 10 juge que c'est un choix de vie offrant la possibilité de gérer ses périodes de travail.

Un an après, où en sont les intérimaires sur le marché du travail ?
Si l'intérim est envisagé comme un moyen d'accéder à l'emploi, il apparaît qu'en période de crise, évoluer vers un statut plus stable est difficile. Un an après les débuts de l'enquête, les intérimaires ayant un emploi (67%) demeurent majoritairement intérimaires. Environ 10% ont accédé à un CDI et 10% à un CDD. Des chiffres en repli comparé à la précédente étude.

Mais dans le détail, ceux qui comptent continuer à travailler sous ce statut sont majoritairement des ouvriers non qualifiés et les personnes les plus âgées. Les cadres et les jeunes l'envisagent essentiellement comme un tremplin vers des solutions d'emploi plus durable.