Julie Simon, skipper et consultante en finance d'entreprise : "Il faut créer une vraie relation de confiance avant de demander de la flexibilité"
Le mode d'emploi de Julie Simon pour un bon équilibre entre job et passion.

Consultante en finance d’entreprise le jour, skipper passionnée dès que les vents le permettent, Julie Simon incarne un équilibre rare ! Elle a à nouveau accepté de répondre à nos questions et de nous raconter comment elle a construit une carrière solide sans renoncer à sa passion pour la course au large.
Pourquoi as-tu choisi de faire une école de commerce ? Qu’est-ce qui t’a poussée vers ce type de métier ?
Mon père était commercial et on m’a souvent dit que je lui ressemblais, que je ferais une bonne commerciale. L’école de commerce permettait d’envisager de nombreux débouchés, ça m'a semblé assez logique. Je voulais au départ devenir acheteuse, mais j’ai découvert la finance et j’ai adoré ! J’ai toujours aimé les chiffres, les maths, et j’ai trouvé un bon équilibre entre l’analyse et le monde de l’entreprise. Aujourd’hui, je suis consultante en finance d’entreprise, plus précisément en fusion-acquisition. J’accompagne des dirigeants dans la cession de leur société. Ce que j’aime, c’est qu’on entre dans l’intimité des entreprises, on comprend leur modèle économique, leur histoire, leur stratégie… C’est hyper riche !
Tu travailles toujours dans l’entreprise que tu as intégrée à la sortie de l’école ?
Quasiment ! J’ai d’abord intégré un grand groupe à Paris. Mais la voile est vite devenue une priorité et j’ai eu envie de me rapprocher de la Bretagne. En 2016, j’ai trouvé un poste à Nantes avec mon patron actuel en 2016. Il m’a recrutée chez Deloitte, m’a formée, et on s’est très bien entendus. Quand il a monté son propre cabinet, je l’ai suivi , cela s'est fait naturellement. Ça m’a permis de garder une certaine stabilité, une relation de confiance… et de continuer à aménager mon temps de travail pour naviguer.
Ton employeur partage ta passion de la voile ?
Pas du tout ! Mais il s’y intéresse et il suit mes projets. Il vient même avec ses enfants assister à certains départs. Et il aime en parler dans un cadre pro : ça donne une image dynamique et flexible de l’entreprise, c’est positif pour la marque employeur.
Quand tu étais à Paris, tu avais des exemples de personnes qui menaient de front une carrière et un projet aussi prenant ?
Non, pas du tout. Je n’avais jamais vu ce modèle-là. J’ai vu des parents aménager leur temps pour leurs enfants, ou des collaborateurs opter pour une année sabbatique. Mais concilier passion et job en continu comme je le fais, non. Dans le conseil, il y a un turn-over assez fort. Moi, ça va faire presque dix ans que je travaille avec le même manager. Il sait qu'il peut compter sur moi et il me laisse une vraie marge de manœuvre. C’est gagnant-gagnant.
Et concrètement, cette flexibilité, à quoi elle ressemble ?
Ce sont des missions ponctuelles de 2 à 6 semaines, très intenses. On ne peut pas faire de mi-temps hebdomadaire, ce serait ingérable. Par contre, entre deux missions, je peux partir un mois, voire deux. En fin d’année, on fait le point avec mon patron : je lui parle de mes projets de course, et on ajuste mon taux de temps de travail. Je suis en forfait jours, donc ça s’adapte bien. Et comme les missions se lancent à court terme, il peut tout simplement ne pas m’en affecter pendant mes absences.
Tu conseillerais quoi à ceux qui voudraient faire comme toi ?
D’abord se stabiliser professionnellement. Il faut faire ses preuves, créer une vraie relation de confiance avant de demander de la flexibilité. Ce n’est pas évident d’arriver dans une entreprise et de poser des conditions dès le départ. J’ai attendu trois ans avant d’en parler, et aujourd’hui ça fait neuf ans qu’on bosse ensemble.
Est-ce que ton job nourrit ton activité de skipper, et inversement ?
Oui, complètement. En finance, j’ai appris à comprendre le fonctionnement d’une entreprise. Pour le sponsoring voile, c’est précieux : je comprends ce que ça peut apporter à une marque. Je suis convaincue que c’est un levier de communication hyper intéressant. Et à l’inverse, la voile m’offre un terrain d’expression, de dépassement de soi. C’est très complet mais il manquait l’aspect intellectuel. Dans mon métier, je dois me creuser la tête, résoudre des problèmes techniques, c’est très stimulant. Les deux me sont nécessaires.
Tu arrives à poser des vacances pour toi, en dehors de la voile ?
Franchement, assez peu. J’ai 8 semaines de congés, mais je tombe à 4 ou 5 à cause des projets voile. Je n’ose pas en demander plus. Et c’est un vrai compromis, que j’assume. Je n’ai pas d’ambition particulière de devenir associée. Mon équilibre me suffit.
Il n’y a pas de jalousie dans ton équipe face à ce mode de vie qui peut faire rêver?
Aucune ! Je pense que mes collègues voient que c’est un vrai engagement, pas des vacances. Et puis ça crée du lien, ça ouvre des discussions, ça motive. Certains jouent même à Virtual Regatta pour suivre la course. On a une culture d’entreprise très axée qualité de vie. Même nos associés fonctionnent comme ça. À Paris, on finirait à 22h, ici, c'est l'exception de travailler le soir ou le week-end.
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