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IBM remplace ses salariés par l'IA, 300 millions d'emplois seraient concernés dans le monde

Par Hugo Diverres Publié le

7 800 postes pourraient être remplacés par l’intelligence artificielle chez IBM dans les années à venir.

IBM remplace ses salariés par l'IA, 300 millions d'emplois seraient concernés dans le monde

Alors que les conséquences de l’IA sur l’emploi font l’objet de nombreuses craintes, l’entreprise américaine met les pieds dans le plat et annonce d’ores et déjà vouloir automatiser un tiers de ses fonctions support d’ici 5 ans. Pas de quoi rassurer les nombreux chercheurs spécialisés dans l’intelligence artificielle.

30% des fonctions support sont (déjà) automatisables chez IBM

C’est l’une des premières grandes entreprises internationales à jouer carte sur table au sujet de l’intelligence artificielle et ses conséquences sur ses employés. Dans une interview accordée à Bloomberg, son PDG Arvind Krishna annonce que sur les 26 000 emplois de fonction support qu’elle compte, c’est-à-dire les salariés qui ne sont pas en contact direct avec des clients, « environ 30% d’entre eux peuvent facilement être remplacés par l’IA et l’automatisation d’ici 5 ans ».

L’équivalent de 7 800 emplois. Un porte-parole d’IBM a par la suite précisé qu’il ne s’agissait pas de licenciements mais de départs non remplacés et d’un gel des embauches sur ces postes. Parmi les principales cibles, les missions RH à faible valeur ajoutée comme fournir des lettres de vérification d’emploi ou le transfert de salariés d’un service à un autre. Des tâches qui seront donc 100% automatisées à l’avenir, contrairement à l'évaluation des compétences qui sera réalisée par des humains pendant encore quelques années.

Un peu moins de 8 000 emplois supprimés à terme, sur les 260 000 employés que la firme compte au total et alors même qu’elle a annoncé un plan de licenciement en ce début d’année qui devrait concerner 5 000 personnes. Des chiffres conséquents qui sont à mettre en regard des 7 000 développeurs et commerciaux recrutés par IBM au premier trimestre 2023. Néanmoins, Arvind Krishna est le premier dirigeant d’une grande multinationale à faire part aussi ouvertement d’une telle stratégie d’automatisation des emplois dans les années qui viennent.

Près de 300 millions d’emplois concernés dans le monde

Une étude de la banque Goldmann Sachs estimait récemment que les systèmes d’intelligence artificielle générative comme ChatGPT devraient affecter 300 millions d’emplois dans le monde dans les années à venir, évoquant des « perturbations importantes » sur tous les marchés de l’emploi. Un tiers des emplois actuels pourraient être affectés et jusqu’à un quart purement et simplement supprimés.

Aux Etats-Unis, l’IA remplacerait 7% des emplois. Près de 30% ne seraient absolument pas affectés. Pour les 63% d’emplois restants, l’immense majorité, l’IA deviendrait complémentaire et remplacerait un certain nombre de tâches facilement automatisables, à l’image du cabinet PwC qui vient de lancer un chatbot pour aider ses juristes à gagner du temps.

Selon le rapport de Goldmann Sachs, l’intelligence artificielle devrait en tout cas permettre d’augmenter la productivité des entreprises et le PIB mondial pourrait ainsi croitre de 7% dans les années à venir. Parmi les tâches facilement automatisables citées par le rapport, on retrouve sans surprise… les fonctions support et les tâches administratives, exactement comme chez IBM.

Inquiétude chez certains grands pionniers de l’IA

Un tableau pas aussi noir que certains veulent le faire croire ? Au-delà des conséquences à venir sur l’emploi mondial à court terme, plusieurs scientifiques n’hésitent pourtant plus à faire part de leurs inquiétudes.

Accompagnés d’Elon Musk, des dizaines de chercheurs réclament un moratoire sur la question de l’IA générative et ont lancé une pétition qui appelle à faire une pause sur les recherches et le développement de l’intelligence artificielle. Parmi eux, le Canadien Yoshua Bengio, l’un des pionniers de l’IA et prix Turing 2018 (comparable au Nobel d’informatique), estime que « la société n’est pas prête à faire face à cette puissance-là, au potentiel de manipulation par exemple des populations qui pourrait mettre en danger les démocraties. »

Une pétition inutile selon Geoffrey Hinton, l’un des autres grands pionniers de l’IA et lui aussi prix Turing 2018 (le troisième lauréat étant le Français Yann Le Cun). Le chercheur de 75 ans, ancien salarié de Google et souvent considéré comme le père fondateur de l’IA moderne estime auprès du New York Times « qu’il n'y a aucune chance que cela se produise. Il est donc ridicule de signer des pétitions pour ça ». Mais son inquiétude est toute aussi grande. Après avoir longtemps refusé d’y croire, le scénario catastrophe d’une prise de contrôle de l’humanité par les machines n’est plus à exclure selon lui. « Plusieurs éléments m'ont amené à cette conclusion, l'un d'entre eux étant la performance de systèmes tels que GPT-4 » qui dispose d’environ 1 000 milliards de connexions.

« Lorsque ces choses auront tout appris de nous, lu tous les livres de Machiavel et si elles sont plus intelligentes que nous, elles n'auront pas de mal à nous manipuler (…) Ces systèmes ont une sorte de sens commun sur tout, et en savent probablement mille fois plus qu'une personne, dont le cerveau a plus de 100 000 milliards de connexions. Cela veut dire que leur algorithme d'apprentissage pourrait être bien meilleur que le nôtre, et c'est effrayant ! »

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Crédits photo : stokkete/stock.adobe.com

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