Emploi versus IA : l'intelligence artificielle a peu de risque de détruire votre emploi selon l'OIT
Des conclusions rassurantes qui en surprendront plus d’un.

L’IA menace-t-elle de détruire des emplois à travers le monde ? Pas vraiment selon le dernier rapport de l’OIT, qui estime même que c’est tout l’inverse.
Cette catégorie d’emplois beaucoup plus exposée que les autres
Lancé en novembre dernier, le robot conversationnel ChatGPT a connu un succès considérable auprès du grand public. Idem pour les générateurs d’image tels que Midjourney ou DALL-E. Et malgré certaines problématiques autour de la fiabilité ou du copyright, la puissance de ces IA génératives et leur simplicité d’utilisation ont fait craindre le pire à de nombreux observateurs : l’intelligence artificielle va remplacer des professionnels à leur poste et détruire de l’emploi.
De nombreuses tribunes et articles ont ainsi vu le jour pour annoncer une nouvelle révolution industrielle, un rapport de Goldman Sachs évoquant même le chiffre de 300 millions d’emplois détruits à travers le monde d’ici 2030. Puis le bruit médiatique déclinant doucement, une certaine nuance s’est imposée au fil du temps. A l’image de Luc Julia, que nous avions interrogé en juin dernier : « Les nouvelles technologies impactent les emplois positivement ou négativement depuis la nuit des temps. En revanche, c’est très rare que des emplois soient complètement détruits. Que des tâches soient détruites ou remplacées, ça oui. Mais des emplois complets, c’est rare. »
L’organisation internationale du travail va plus loin, dans un rapport d’une cinquantaine de pages publié ce 21 août : l’intelligence artificielle devrait probablement créer plus d’emplois qu’elle n’en détruira ! Selon l’agence de l’ONU, la plupart des emplois et des industries ne sont en réalité que partiellement exposés à ce type d’automatisation, comme on peut le lire dans son communiqué de presse : « Ils sont plus susceptibles d'être complétés que remplacés par la dernière vague d'IA générative, telle que ChatGPT. Par conséquent, l'impact le plus important de cette technologie ne sera probablement pas la destruction d'emplois, mais plutôt les changements potentiels de la qualité des emplois, notamment l'intensité du travail et l'autonomie. »
Néanmoins, l’OIT pointe une catégorie beaucoup plus exposée que les autres : les emplois de bureau. Un quart des tâches y sont considérées comme très exposées et plus de la moitié moyennement exposées. Pour les autres types de métier, seule une infime partie des tâches est recensée comme très exposée et un quart d’entre elles ne sont que moyennement exposées.
Quid de la création de nouveaux emplois grâce à l’IA ? Si l’OIT a fait le choix de ne pas en tenir compte dans son analyse, elle estime la probabilité que de nouveaux métiers apparaissent pour accompagner ces progrès technologiques comme très forte : « Il y a vingt ans, il n'y avait pas de social media managers. Il y a trente ans, il y avait peu de web designers. Et aucun modèle de données n’aurait permis des faire des prédictions a priori concernant une vaste gamme d’autres professions qui ont émergé au cours des dernières décennies. Comme le démontrent Autor et al. (2022), près de 60 % des emplois aux États-Unis en 2018 étaient des emplois qui n'existaient pas dans les années 1940. »
"L'IA ne va pas vous remplacer. Quelqu'un qui l'utilise bien, sûrement"
Un impact variable selon le niveau de développement des pays
En somme : peu d’emplois détruits entièrement, de nouveaux (que nous ne connaissons pas encore) censés apparaître, le solde devrait donc être positif ! Et l’OIT de préciser : « La principale valeur des études telles que celle-ci ne réside pas dans les estimations précises, mais plutôt dans la compréhension de la direction possible du changement. »
Et ce changement n’aura sans doute pas les mêmes conséquences partout dans le monde. Le rapport de l’agence onusienne pointe ainsi du doigt la plus forte exposition des pays développés à la destruction d’emplois, due « aux contextes économiques et aux écarts technologiques existants » : « 5,5 % de l'emploi total dans les pays à revenu élevé est potentiellement exposé aux effets d'automatisation de la technologie, alors que dans les pays à faible revenu, le risque d'automatisation ne concerne qu'environ 0,4 % de l'emploi. »
Or, le potentiel d’emplois créés étant similaire dans tous les pays, ceux à plus faibles revenus devraient donc grandement profiter de cette transformation technologique. A condition toutefois que des politiques appropriées soient mises en place pour favoriser une transition équitable : « Le dialogue avec les travailleurs, la formation et une protection sociale adéquate seront essentielles pour gérer la transition. Dans le cas contraire, seuls quelques pays et acteurs du marché bien préparés risquent de bénéficier de la nouvelle technologie. »
Enfin, l’OIT souligne que les emplois des femmes pourraient être plus impactés par l’IA générative que ceux des hommes, « la part de l'emploi féminin pouvant être affectée par l'automatisation étant plus de deux fois supérieure ». En cause, la forte représentation des femmes dans les emplois de bureau au sein des pays à revenu élevé et intermédiaire. Une problématique qui pourrait avoir d’autres conséquences dans les pays les moins riches du globe : « A mesure que les pays se développent économiquement, l'IA générative pourrait avoir pour conséquence que certains emplois de bureau ne voient jamais le jour dans les pays à faible revenu. »
Crédits photo : worradirek/stock.adobe.com
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