Faut-il être bon en couture pour devenir maroquinier ?

Dès qu’on parle d’artisanat d’excellence, de savoir-faire à la française, vos yeux se mettent à briller. Comme les maroquiniers du Groupe Tolomei, vous aimeriez avoir la fierté de monter un sac ou un portefeuille en cuir de vos propres mains. « Savoir que ce qu’on produit fait plaisir à quelqu’un, parfois à l’autre bout du monde, est très gratifiant », reconnaît Anthony Wallet, qui s’est reconverti il y a moins d’un an.

Le hic ? Vous n’avez jamais cousu quoi que ce soit. Mais est-ce vraiment rédhibitoire pour rejoindre l’un des ateliers du Groupe Tolomei ? On a posé la question (et bien d’autres) aux principaux intéressés et à l’une de leurs formatrices. Voici leurs réponses !

Faut-il savoir coudre pour rejoindre la formation ?

« Non ce n’est pas indispensable, affirme Nathalie Carteret, formatrice référente au sein du Groupe. Certains stagiaires qui entrent en formation n’ont jamais touché un morceau de cuir ou une machine à coudre de leur vie. » A l’image d’Anthony : « J’étais régulateur dans une société d’ambulance avant de me reconvertir. Je gérais les plannings de 95 ambulanciers au quotidien. Rien à voir avec la couture ! »

Ex-vendeuse en grande surface, Corinne Robert n’était pas plus expérimentée 25 ans en arrière. « Il n’y a pas besoin de savoir piquer au démarrage, on apprend tout en formation », assure-t-elle. « Au début on a toujours peur de ne pas y arriver, c’est normal, ajoute Anthony. Les trois mois d’apprentissage sont là pour bien poser les bases. »

La formation de Tolomei est un passage obligé pour maîtriser les techniques nécessaires à la préparation des pièces : parage, tressage, filetage, assemblage, piquage… Car si les débutants sont acceptés, « on ne peut pas monter un sac si on ne sait pas se servir d’une machine à coudre », souligne Nathalie.

Faut-il avoir de l’expérience dans des métiers manuels ?

« Je n’avais jamais fait de travaux manuels avant d’arriver ici. Ce n’était pas du tout mon univers ! La première fois, on m'a demandé de faire deux points sur une pièce de cuir. J’étais un peu dépité devant mes aiguilles », plaisante Anthony.

Son inexpérience n’a en rien entamé sa motivation. Issu du Nord de la France, bassin de l’industrie textile « made in France », Anthony a d’abord cherché un emploi auprès des maroquineries de la région. Sans succès. « Quand mon mari a été muté dans la Drôme, j’ai tenté ma chance chez Tolomei, et ça a matché tout de suite ! »

Comment le travail s’organise-t-il en atelier ?

« Il y a des temps à respecter, mais on ne demandera pas à un stagiaire de les atteindre tout de suite, soutient Nathalie. Il y a des montées en cadence progressives. Et puis tout dépend des modèles sur lesquels vous travaillez. » S’il avait quelques appréhensions au début, Anthony a vite trouvé ses marques en atelier. « Je ne savais pas du tout où je mettais les pieds mais Nathalie a su me rassurer. Il y a forcément un peu de stress quand on passe en production mais on a toutes les clés en main pour réussir. D’autant qu’on continue à être épaulé par notre responsable de production et nos collègues. On n’est jamais livrés à nous-mêmes ! »

Et pour cause : « Ce n’est pas du travail à la chaîne mais du travail d’équipe, pointe Nathalie. Un sac, c’est un puzzle. La fabrication est découpée en dix étapes prises en charge par de multiples personnes. La première peut être amenée à piquer, coller et astiquer la pièce avant de passer le relais à un autre collègue. On ne fait pas toujours la même chose. » Une polyvalence de plus en plus encouragée en atelier.

Le Groupe Tolomei mise sur la transmission des savoirs pour faire monter en compétences ses équipes. « Après 25 ans en production, j’ai envie de voir autre chose et de partager mes connaissances, réagit Corinne. C’est pourquoi Nathalie est en train de m’accompagner pour que je devienne formatrice à mon tour. »

Quel sera mon cadre de travail ?

« L’ergonomie et la sécurité au poste de travail sont les premiers sujets abordés durant la formation, explique Nathalie. Pour autant je me souviens avoir un peu paniqué quand Anthony, qui mesure deux mètres, s’est installé à son poste de travail ! A tort car les outils sont pensés pour toutes les morphologies, avec des tables qui se règlent en hauteur par exemple. »

Le Groupe met, selon elle, tout en œuvre pour préserver la santé des collaborateurs. « Les 70 maroquiniers de notre atelier sont regroupés dans un grand espace commun, mais ils travaillent par groupes de quatre dans des ilots dédiés. Quant aux machines bruyantes (ponceuses, etc.), elles sont le plus souvent placées à l’écart dans des pièces insonorisées. »

On parle de métiers d’excellence… est-ce que c’est vraiment accessible pour moi ?

« C’est accessible à condition d’être rigoureux, adaptable et précis, pointe Anthony.  Il faut aussi apprécier le travail en équipe et être organisé. » Quant aux techniques à maîtriser, elles n’ont rien d’insurmontables d’après Nathalie : « Si vous suivez une fiche technique à la lettre, vous n'avez presque pas besoin d'un formateur. On est surtout là pour vous apprendre la gestuelle. »

Les équipes ont coutume de dire qu’il faut entre cinq à sept ans pour devenir un bon maroquinier. « Votre premier sac ne sera sans doute pas très joli. Mais vous vous améliorerez au fil du temps ! »  Le plus important, relève Anthony, est « d’aimer ce qu’on fait ». Ce qui est clairement le cas de nos trois témoins. « Pour moi, c’est le plus beau métier du monde ! » conclut Nathalie.

Comment rejoindre la formation ?

En vous inscrivant à une réunion d’information collective ! Au programme de la rencontre : une présentation de votre futur environnement de travail, du métier de maroquinier, de l’entreprise, du processus de recrutement et du déroulé de la formation. Les équipes RH seront ravies de répondre à toutes vos questions le jour J.

A la suite de ce premier échange, vous pourrez, si vous le souhaitez, passer des tests d’habileté. En cas de succès, vous serez reçu en entretien puis effectuerez un ultime test pratique sur une machine à piquer. Avant d’intégrer la formation quelques semaines plus tard !

Les prochaines réunions d'information :

• Le 07 février 2025 à Atelier du maroquinier de La Chartre-sur-le-Loir (72) 
• Le 19 février 2025 à l'atelier Epidaure 26 de Beaumont-lès-Valence (26) 
• Le 21 février 2025 à l'atelier Epidaure 72 de Connerré (72) 

D'autres dates et lieux sont à venir très prochainement ici !