Rigger

Un rigger (code ROME L1506), ou accrocheur-rigger, est un technicien évoluant dans le monde du spectacle vivant. Il est en charge du montage, de la gestion, et du décrochage de structures permettant l'installation d'éléments nécessaires au spectacle : lumière, son, vidéo, agrès (trapèze, filet, cordes), ou décor.

Le rigger gère seul l'intégralité de l'installation des structures, dans le respect du cahier des charges établi. Il analyse les besoins, évalue la faisabilité des demandes, puis prépare le matériel nécessaire. Il envisage le positionnement des armatures, réalise les traçages au sol, puis le levage des structures. Le rigger travaille à la fois en hauteur, et au sol.
Il assure ensuite le contrôle et la maintenance des installations, et veille au respect des normes de sécurité. Son travail permet, dans un second temps, l'intervention des techniciens scène, son et lumière.

Il n'existe qu'un seul diplôme préparant au métier de rigger. Il s'agit du CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) Accrocheur-rigger. Il n'est toutefois pas obligatoire pour exercer. L'article R 4323-55 du Code du Travail impose cependant aux employeurs l'obligation de former leurs employés utilisant des appareils de levage. Ces derniers doivent ensuite recevoir une autorisation de conduite des engins de la part de leur employeur.

L'accrocheur rigger doit également être titulaire du brevet de sauveteur-secouriste du travail, et avoir suivi une préparation à l'habilitation électrique BS-BE manœuvre.

Le CQP Accrocheur-rigger est une formation professionnelle (niveau bac), dispensée par un organisme habilité par la CPNEF-SV (Commission paritaire emploi formation spectacle vivant). Le diplôme peut être validé par la formation initiale, ou par la VAE. Le cursus dure 180 heures et permet d'obtenir une certification officielle, validant les compétences propres au rigging.
Le CQP se compose de trois grands blocs de compétences :

• « Travail en hauteur et travaux sur corde dans le spectacle. »
• « Préparation et organisation de l'accroche et du levage du spectacle. »
• « Montage, exploitation et démontage des systèmes d'accroche-levage du spectacle. »

L'enseignement se scinde entre cours théoriques, et application concrète sur un terrain de stage.

La formation de rigger est accessible aux titulaires du brevet de Sauveteur Secouriste du Travail. Le brevet SST est indispensable, car il permet de connaître la conduite à tenir en cas d'accident, et les actions préventives à mettre en œuvre.
Avoir suivi une préparation à une habilitation électrique est également un prérequis pour entrer en formation. Dans le cadre de ses fonctions, le futur rigger sera en effet amené à travailler à proximité d'installations électriques sous tension.

Les principales missions d'un rigger sont les suivantes :

• Analyse du plan et du cahier des charges de l'événement.
• Évaluation de la faisabilité des installations.
• Calcul des charges et des points d'ancrage.
• Installation de structures aériennes.
• Mise en place de systèmes de levage pour les décors, les éclairages, le son ou la vidéo.
• Utilisation de matériel spécialisé : câbles, élingues, treuils, poulies.
• Respect des normes de sécurité et des réglementations en vigueur.
• Contrôle rigoureux des installations.
• Anticipation et prévention des risques de chutes ou de défaillances.
• Démontage et rangement du matériel après l'événement.
• Mise à jour des registres de sécurité et des rapports techniques.

• Le rigger exerce un métier technique dans l'univers du spectacle vivant et de l'événementiel. Il peut travailler sur une grande variété de projets, dans différents secteurs (audiovisuel, cinéma, musique, cirque, théâtre).
• Le travail du rigger est essentiel à la réussite d'un événement. Son métier peut lui apporter une certaine satisfaction, et la sensation d'être un acteur utile dans le monde du spectacle.
• Dans le cadre de sa profession, le rigger est amené à travailler et interagir avec de nombreux professionnels (équipe de production, techniciens).

• Le métier de rigger est exigeant sur le plan physique. Il peut s'avérer dangereux et présenter un important risque de chutes, lié au travail en hauteur.
• Le rigger peut travailler en horaires irréguliers et décalés, souvent le week-end ou en soirée. Il peut aussi, s'il intervient dans le cadre de la tournée d'un spectacle, être amené à se déplacer fréquemment.
• Le rigger exerce généralement sa profession en tant qu'intermittent du spectacle. Ce statut est précaire et s'accompagne de revenus irréguliers.

Le rigger est avant tout passionné par le monde du spectacle vivant. Il en connait les codes, le jargon et les métiers associés. Méthodique et rigoureux, il est capable d'assurer l'installation de structures en hauteur, dans le respect des règlementations en vigueur. Il maîtrise l'ensemble des règles et des normes de sureté (travail en hauteur, montage et contrôle des installations), afin de garantir la sécurité de tous (public, techniciens, artistes). Il communique efficacement et sait travailler en équipe.

Le rigger est à l'aise avec le travail en hauteur et dispose d'une bonne condition physique. Son sang-froid à toute épreuve lui permet de gérer efficacement son stress.
Sur le plan technique, il maîtrise un ensemble de compétences spécifiques : manutention, traçage, positionnement en hauteur, manipulation de matériels, lecture de plans.

Le salaire d'un rigger débutant est, en moyenne, compris entre 1 500 et 2 000 euros brut par mois, soit 1 170 à 1 560 euros net. En fin de carrière, la rémunération d'un accrocheur rigger confirmé peut atteindre jusqu'à 4 500 euros brut par mois, ou 3 500 euros net. Plusieurs facteurs influencent sa rémunération : le niveau d'expérience, la spécialisation, le type d'événement, mais surtout le statut du professionnel.

Le métier de rigger peut s'exercer sous le statut de salarié ou d'intermittent du spectacle, principalement à temps partiel. Le statut d'intermittent est spécifique aux métiers du spectacle vivant. Il permet d'alterner entre périodes de travail, et allocations chômage. Pour en bénéficier, le rigger doit justifier de 507 heures travaillées sur 12 mois. Ces heures doivent être justifiées par des contrats de travail, présentés à France Travail spectacles.
La majorité des contrats sont proposés à durée déterminée, et peu de professionnels exercent leur métier en CDI. Les missions sont ponctuelles et durent en moyenne entre 2 et 5 jours. La convention collective nationale des entreprises du secteur privé du spectacle classe les différents métiers en plusieurs catégories. Les riggers sont ainsi considérés comme des agents de maîtrise. La convention collective réglemente les salaires, et fixe le taux horaire minimum du rigger à 12,22 euros brut.

En complément de leur salaire de base, les riggers peuvent bénéficier de primes variées :

• Prime de risque correspondant à 10 à 20 % du salaire.
• Prime de nuit, avec une majoration de 20 à 50% des heures effectuées.
• Prime de week-end, avec une majoration de 30 à 100%.
• Indemnités de déplacement.
• Défraiements kilométriques.

Le rigger exerce son métier sur le lieu de représentation du spectacle (salle de concert, théâtre, cirque). En fonction du cahier des charges établi par la production, il peut travailler au sol ou en hauteur. Il peut être sollicité pour une unique représentation, ou suivre l'équipe dans le cadre d'une tournée. Il est le premier et le dernier technicien à intervenir sur un spectacle.

Le rigger est autonome dans sa pratique, mais doit savoir travailler en équipe. Il est amené à mener sa mission en binôme avec un autre rigger. Son travail nécessite aussi une étroite collaboration avec de nombreux professionnels : les équipes du lieu d'accueil, la production du spectacle et les techniciens (son, lumière, vidéo, scène).

Un rigger dispose de différentes opportunités pour évoluer sur le plan professionnel.
Avec de l'expérience, il peut acquérir plus de responsabilités et devenir chef rigger. Il est alors chargé de gérer et de manager une équipe de riggers.

S'il exerce en tant que salarié, ou intermittent, il peut aussi se tourner vers la voie de l'entrepreneuriat et créer son entreprise de rigging, afin de proposer ses services à des producteurs, ou à des salles de spectacle.

Sa connaissance du monde du spectacle vivant lui permet également de devenir régisseur scène ou régisseur général. En véritable chef d'orchestre, il est alors chargé de gérer toute l'organisation d'un spectacle : du management des équipes, à l'accueil des artistes.

Un rigger peut intervenir sur une grande variété d'événements artistiques ou culturels. Il peut ainsi être sollicité pour un spectacle vivant (concert, théâtre, cirque, danse, arts de la rue), ou un événement culturel (festival, spectacle de plein air, foire, salon). Il peut aussi intervenir dans un parc d'attractions, ou travailler dans les secteurs du sport, de l'audiovisuel et du cinéma.

Ses employeurs sont les suivants :

• Prestataire de services techniques du spectacle.
• Producteur de spectacle ou tourneur.
• Salle de spectacle.