Paris : 40% de voyageurs en moins dans les transports

Quatre mois après la fin du confinement, les transports franciliens ne sont pas encore revenus à leur niveau de fréquentation d’avant-crise. C’est le constat observé par Ile-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports de la région Île-de-France.

Frileux à l’idée de prendre les transports en commun dans une période où le virus circule toujours, beaucoup de voyageurs préfèrent se tourner vers d’autres alternatives, telles que le vélo et la voiture. En parallèle, d'autres critères viennent alimenter cette baisse des voyageurs, comme la quasi-absence de touristes cet été et la hausse du télétravail.

3 millions de voyageurs manquent à l'appel

D’ordinaire, ce sont 9,5 millions de voyageurs qui empruntent les métros, bus et RER parisiens chaque jour, or depuis la crise sanitaire, force est de constater qu'un grand nombre de parisiens évitent les transports en commun. Résultat, ce sont près de 3 millions de voyageurs qui manquent à l’appel pour cette rentrée 2020, avec une fréquentation de 60% comparé au trafic de l’année passée sur la même période. À titre indicatif, cette fréquentation dans les transports était de l’ordre de 40% fin juin, et 55% fin juillet.

Une baisse du tourisme

Niveau tourisme, on ne peut pas dire que la capitale était à l’honneur cet été. Boudée par les visiteurs, cela a eu des répercussions directes sur le niveau de fréquentation des transports. Et qui dit moins de voyageurs, dit moins de titres de transport vendus. Traduit en chiffres, ce phénomène donne :

• - 80% pour les lignes desservant les aéroports
• - 40% de tickets
• - 70 % pour les forfaits à la journée

Le Comité Régional du Tourisme estime d'ailleurs que la région parisienne aurait perdu 16 millions de visiteurs depuis le début de l’année.

Le télétravail à l'honneur

La hausse du télétravail participe également à diminuer la fréquentation dans les transports franciliens, notamment sur les lignes reliant la Défense. Le directeur d’Ile-de-France Mobilités explique que "ce quartier accueille beaucoup d’emplois “télétravaillables”, donc les voyageurs empruntent moins la ligne 1 du métro et le RER A.”

Le vélo et la voiture comme alternatives

Les parisiens qui ne peuvent pas télétravailler et qui préfèrent éviter les transports en commun se sont donc tournés vers d'autres moyens de locomotion, à savoir le vélo et la voiture.

D'un côté, la pratique du vélo continue de faire des adeptes : entre mai et août, le nombre de vélos sur les pistes cyclables a augmenté de 67% par rapport à 2019. Une tendance qui réserve son lot d'inconvénients puisque des bouchons commencent à se former sur les grands axes cyclables aux heures de pointe. Certains cyclistes surnomment même Paris "Panam'sterdam", en référence à la capitale des Pays-Bas !

D'un autre côté, ils sont (très) nombreux à reprendre le volant. Mardi matin dernier, les routes d’Ile-de-France enregistraient 520km de bouchons, alors que la moyenne est de 350km. Une situation qui, si elle dure, pourrait mener “à une augmentation du temps de trajet en voiture de l’ordre de 50%, ce qui aurait un coût assez considérable pour l’économie” alerte David O’Neill, directeur des activités chez Kisio, une société de consulting pour les acteurs de la mobilité.

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