Quel impact de la crise sur l'emploi dans les régions ?

Tous les départements français ont subi les conséquences de la crise de l'emploi. Mais les régions où le taux de chômage était déjà élevé avant la crise ont connu une aggravation de la situation de l'emploi. Selon l'Insee, "les régions du Nord-Est, comme la Franche-Comté, la Lorraine, la Picardie, la Champagne-Ardenne et la Bourgogne sont celles qui ont le plus perdu d'emplois avec la crise : la perte d'emplois a été supérieure à 5% entre le début 2008 et la fin 2009, contre 3,6% au niveau national".

Les régions du Sud ont moins souffert
Mais la situation n'est pas la même partout ajoute l'Insee. "À l'opposé, les régions du Sud comme le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Aquitaine ont moins souffert de la crise que les autres régions : 2% à 3% d'emplois ont été perdus". L'explication ? Ces régions étaient auparavant dans une dynamique très positive, avec une croissance de 6% des emplois sur l'ensemble de la période 2002 à 2006, alors que les régions du Nord-Est perdaient déjà des emplois sur cette période. Cette dynamique d'avant-crise n'a cependant pas préservé toutes les régions. Exemple avec le Poitou-Charentes, Rhône-Alpes, la Bretagne et les Pays de la Loire qui ont perdu de 3,4% à 5% de leurs emplois entre début 2008 et fin 2009.

Les régions industrielles plus touchées
L'Insee note également que ce sont les régions industrielles qui ont le plus souffert, alors que les régions plutôt orientés ver les activités tertiaires (notamment dans le Sud de la France) s'en sont mieux sorties. La Franche-Comté, laChampagne-Ardenne, la Picardie, l'Auvergne, l'Alsace, la Haute-Normandie, la Lorraine, les Pays de la Loire, la Bourgogne, la Basse-Normandie et le Centre ont ainsi perdu 340000 emplois industriels depuis 2002, dont un tiers pendant la seule période 2008-2009.

L'Ile-de-France a bien résisté
Autre fait marquant, l'Ile-de-France a mieux résisté à la crise. La raison selon l'Insee : les emplois salariés franciliens "sont concentrés dans les services marchands, avec une part plus importante de services aux entreprises à haute valeur ajoutée et d'emplois qualifiés dans des secteurs innovants".
Pour finir, l'Insee remarque que l'emploi intérimaire est "reparti à la hausse dès le 2e trimestre 2009 dans la majorité des régions. En un trimestre, il augmente de 1,5% en France". Un "indicateur avancé de la reprise économique" qui reste variable selon les régions. La hausse de l'emploi intérimaire est en effet plus importante en Franche-Comté, en Champagne-Ardenne, et, dans une moindre mesure, en Rhône-Alpes, Lorraine et dans le Centre.