Métiers manuels : comment votre employeur peut vous protéger sur le terrain

Un paysagiste est logiquement plus exposé aux risques professionnels qu’un comptable. Reste qu’ils peuvent être considérablement réduits lorsque l’employeur prend le sujet au sérieux et cherche des solutions adaptées. A l’image du réseau Daniel Moquet, qui va jusqu’à tester des ergosquelettes pour soulager ses collaborateurs.

Travailler « sans forcer et avec plaisir »

Si le réseau prend soin de ses salariés, ce n’est pas uniquement pour réduire le nombre d’arrêts maladie. « Nous cherchons à les préserver pour qu’ils restent chez nous. Mais aussi pour qu’ils puissent travailler sans forcer et avec plaisir ! » souligne Nicolas Foucart, talent manager chez Daniel Moquet.

L’entreprise a commencé par référencer l’ensemble des risques professionnels liés au paysagisme, son cœur de métier. Chacune des activités du groupe présente des spécificités : « Notre réseau est divisé en trois pôles distincts : la création d’allées, la pose de portails et clôtures, la taille et l’entretien des végétaux. Les outils diffèrent selon les missions : nos paysagistes utilisent des engins de chantier pour la maçonnerie paysagère (chariot-élévateur, mini-pelles, etc.), alors que la taille des végétaux s’effectue avec du matériel électroportatif. »

L’entreprise a tout passé au crible pour classer les risques par catégorie. « Nous prenons notamment en compte les risques liés aux conditions climatiques. Comme nos paysagistes travaillent dehors, ils sont exposés aux intempéries et aux variations de température sur les chantiers. »

Des améliorations concrètes sur le terrain

Ce travail de fond a permis au réseau de préparer un plan d’attaque… puis de passer très vite à l’action ! Pour améliorer le confort des collaborateurs, le réseau a par exemple référencé de nouvelles plaques vibrantes pour le compactage des matériaux. « Elles sont dotées d’un embout supplémentaire qui limite les vibrations dans les poignets », précise Pascal Moussay, formateur de la DM School, l’organisme de formation de Daniel Moquet.

Une mini-chargeuse vient aussi d’être déployée pour déposer la terre dans les massifs à la place des paysagistes. « C’est une petite machine capable d’aller partout, même quand le terrain est boueux. »

Autre amélioration notable : « Nos équipes utilisent des engins de chantier parfois bruyants. Les bouchons d’oreilles classiques n’étant pas assez efficaces, nous avons commandé des dispositifs adaptés à nos métiers. » Les collaborateurs sont par ailleurs équipés de lunettes de sécurité, de gants qui protègent du froid, etc.

Pascal travaille étroitement avec le service achats du réseau pour trouver les meilleurs fournisseurs, quel que soit le besoin. « Ils sont toujours à la recherche de systèmes et matériels innovants, avec un soin porté à l’ergonomie pour réduire au maximum la fatigabilité », souligne Nicolas.

Et ça fonctionne, si l’on en croit Pascal : « La pose du Gravistar®, l’un de nos produits-phare, s’effectuait à la main. Nous avons fait fabriquer une machine électrique qui permet de réaliser cette tâche plus rapidement et sans fatiguer nos collaborateurs. » Résultat : « Les équipes ne veulent plus poser de Gravistar® manuellement ! » sourit le formateur.

Le fruit d’une réflexion collective

Les principaux intéressés sont parties prenantes de ces changements. « Les paysagistes m’en parlent quand je vais les voir sur le terrain, ou bien m’appellent directement », assure Pascal. Daniel Moquet est un réseau familial où les salariés se sentent bien. Ils n’hésitent pas à me passer un coup de fil pour me remonter leurs problématiques. » Mais aussi leurs bonnes idées !

Le formateur prend l’exemple des ventouses déployées dans le réseau pour la pose de dallage. « On utilisait des pinces manuelles, comme dans le BTP, mais elles avaient tendance à glisser. On a réfléchi avec les salariés à un système de ventouses pour éviter ça, tout en améliorant la posture lors de la pose. » La commission produits du réseau a aussi été mise à contribution. « Cette commission compte une dizaine de membres présents dans chaque région, elle a mené des essais avec les paysagistes pour trouver la bonne référence. Leur retour d’expérience a permis d’en sélectionner une adaptée à nos usages. »

Dernière innovation en date : un ergosquelette destiné à « accompagner les mouvements, améliorer la posture et augmenter la force » des paysagistes grâce à un système de ressorts. » Plus flexible et moins encombrant qu’un exosquelette, l’ergosquelette peut être utilisé « quasiment en continu ». « Les salariés n’ont aucun mal à l’enfiler et l’enlever, puis à le ranger. » Si l’équipement est encore en phase de test, les collaborateurs ont hâte d’en profiter au quotidien. Ce qui ne saurait tarder, d’après nos deux témoins !

L’importance de la formation et de la sensibilisation

La prévention des risques ne repose pas uniquement sur l’amélioration du matériel et des conditions de travail. « Elle passe aussi par la formation et la sensibilisation des équipes, appuie Nicolas. Nous devons nous assurer que les salariés maîtrisent les bons gestes et postures pour préserver leur santé sur les chantiers. » Outre les formations dispensées en interne, le réseau n’hésite pas à nouer des partenariats avec des centres de formations externes, tels qu’Abskill. « Nous avons collaboré avec cet organisme pour développer un programme spécifique au réseau Daniel Moquet. »

Autant de mesures appréciées à leur juste valeur par les paysagistes du réseau. « On n’a que des bons retours du terrain, assure Pascal. Nos paysagistes savent qu’on œuvre pour améliorer leur quotidien. Tout le monde est gagnant car des salariés moins fatigués par leur travail sont forcément plus performants ! »