Comprendre le futur du travail en 6 chiffres clés

À quoi ressemblera votre vie professionnelle dans 5 ans, 10 ans, 20 ans ? Comment les organisations vont-elles se renouveler pour faire face aux grands défis du monde du travail ? Flexibilité, robotisation, automatisation, IA : quelles sont les mutations qui attendent l’emploi dans un avenir proche ? Cet article entend répondre à toutes ces questions, en dressant un panorama non-exhaustif des grands chiffres à retenir sur le futur du monde du travail.

2 ans

D’après un rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) la durée de vie d’une compétence est aujourd’hui de 2 ans, alors qu’elle était de 30 ans en 1987. Ce constat résulte de la place grandissante des nouvelles technologies et de leur évolution perpétuelle.

Avec les innovations constantes du traitement des données, le développement de l’IA générative et l’automatisation de nombreuses activités, l’obsolescence des compétences sera de plus en plus réelle et rapide. C’est pourquoi les recruteurs miseront davantage sur les compétences comportementales, ou soft skills, et formeront leurs collaborateurs en continu sur les compétences technologiques, techniques et sectorielles (compétences selon les secteurs). D’ailleurs, ces derniers « s’attendent à ce que 39% des compétences clés requises sur le marché du travail changent d’ici 2030 », souligne le dernier rapport du Forum Économique Mondial, publié début 2025 et intitulé « Future of Jobs Report ».

26 %

C’est la croissance que connaîtra le métier d’ingénieur informatique en France d’ici 2030, d’après une étude réalisée par France Stratégie en 2022. Il s’agit de la profession qui sera la plus créatrice d’emplois dans les prochaines années. Le rapport estime que 115 000 nouveaux postes vont être créés d’ici à cette date.

De nombreuses opportunités s’ouvriront aussi dans d’autres secteurs tels que celui de la santé et du commerce, avec au moins une centaine de milliers de créations de postes d’infirmiers et sages-femmes, d’aides-soignantes et de cadres commerciaux.

85 % des emplois n’existent pas encore

En 2017, une étude publiée par le think thank californien « Institut pour le Futur» en collaboration avec le géant de l’informatique Dell, affirmait que 85 % des métiers n’existaient pas encore. Ce chiffre n’est pas très récent et il est donc à relativiser, car l’année 2030 s’approche à grands pas, mais il démontre, malgré tout, une profonde mutation des métiers.

Parmi les professions que l’on retrouvera sur le marché du travail en 2030, beaucoup sont liées à la data, comme les data analyst, data scientist ou l’analyste en cybersécurité. D’autres métiers verront aussi le jour dans d’autres secteurs comme celui de la construction tel que le BIM manager, responsable de la construction numérique d’un bâtiment.

Outre l’essor de nouveaux métiers, la révolution technologique qui est en cours avec le développement de l’intelligence artificielle, de la réalité virtuelle et de la robotique notamment, va profondément transformer les missions de certaines activités : « Nos tâches à faible valeur ajoutée, très répétitives, comme les saisies comptables, seront automatisées grâce à l'IA. Nous pourrons nous concentrer sur le conseil, qui est notre valeur ajoutée », analysait Lucie, responsable de mission expertise comptable du cabinet BDO, lors d’une interview réalisée dans le cadre d’un article en partenariat avec Hellowork.

170 millions

C’est le nombre d’emplois qui vont être créés d’ici 2030 grâce à l’IA générative, d’après le dernier rapport du Forum économique mondial. En parallèle, d’autres professions vont sûrement disparaître ou devoir se réinventer. En effet, 41% des entreprises prévoient de tailler dans leurs effectifs, avec l’objectif de remplacer leur main-d'œuvre humaine par l’IA. Mais cette dernière ne présente pas une menace pour autant, puisqu’en faisant le calcul à partir de l’ensemble des données, on arrive à une création nette de 78 millions d'emplois. Elle offrira aussi de nombreuses opportunités professionnelles.

C’est également ce qu’avait conclu Gartner, une entreprise américaine de conseil et de recherche dans les techniques avancées, dans un rapport publié début 2024. Mais cette fois, les chiffres étaient plus élevés. L’étude estimait que l’IA allait créer 500 millions d’emplois d’ici 2033 dans le monde.

200 000 à 550 000

C’est le nombre d’emplois que la transition écologique pourrait permettre de créer d’ici 2030, d’après le rapport « Stratégie emplois compétences pour la planification écologique », publié en juillet 2024.

Il est certain que la prise en compte des effets du changement climatique causé par l’activité humaine, couplée au durcissement de la législation en la matière, obligent les entreprises et les institutions à s’engager sur ces questions.

De nouveaux talents sont alors nécessaires, tant dans la recherche que dans l’opérationnel et certains secteurs sont particulièrement demandeurs. C’est le cas du bâtiment qui pourrait recruter plus de 190 000 personnes en France d’ici 2030, pour les besoins des rénovations. Mais aussi celui de l’énergie où 89 000 emplois seront probablement créés d’ici 2030, en France, avec le développement des énergies renouvelables. La planification écologique engendrera, par ailleurs, l’émergence des « green skills », de nouvelles compétences axées sur la durabilité des activités économiques.

65 %

C’est le nombre de jeunes prêts à renoncer à postuler dans une entreprise qui ne prend pas assez en compte les enjeux environnementaux et climatiques, d’après un sondage d’Harris Interactive, commandé par le think thank « Pour un réveil écologique » en mars 2022. Or, ces étudiants et jeunes diplômés sont les professionnels de demain.

La transparence des entreprises en matière de politique RSE est de plus en plus présente dans les préoccupations des candidats et le sera encore plus à l’avenir. Une seconde étude menée par le cabinet de recrutement PageGroup, tire les mêmes conclusions : « Plus de deux candidats sur trois confiaient ne pas vouloir rejoindre une entreprise qui n’est pas engagée dans des actions en lien avec l’environnement, la diversité et l’inclusion », souligne son rapport, dont le sondage a été conduit auprès de 5000 répondants.