Habitat écologique et inclusion numérique : l’Indre, terre d’innovation insoupçonnée
Retour avec Issa et Jean-Bernard sur leur engagement au service du territoire.

Venu des Deux-Sèvres, Jean-Bernard Constant s’installe en 2001 dans l’Indre, pour suivre sa compagne. A la fin de ses études, il décroche son emploi actuel et décide de construire sa vie sur le territoire. Son poste ? Responsable numérique de Cœur de Brenne, « une petite collectivité de 11 communes pour 4 500 habitants, en plein parc régional de la Brenne ». Sa mission, y développer le numérique.
Issa Dia, lui, est arrivé de région parisienne avec une partie des trois co-fondateurs de son entreprise, Demrea France, en 2021. « L’un d’eux est très attaché à la région, dont il est originaire. Notre objectif était de trouver un endroit au centre de la France, car nous voulions réduire au maximum nos émissions de CO2 dans la logistique, le transport et la livraison de nos produits », explique-t-il.
« J'ai été embauché par des élus visionnaires »
L'ambition d'Issa et ses collègues ? « Promouvoir un habitat écologique, passif-autonome et en auto-construction. On bénéficie d’un brevet international relatif à des pièces de connexion qui nous permettent d’ériger des maisons démontables et remontables en 3 à 5 jours », poursuit l’économiste de la construction. Leur activité, construire des projets « sans générer de déchets en construction, déconstruction, avec des matériaux biosourcés comme le bois, l’acier et le chanvre. Cela permet aussi de moduler l’habitat après son installation sans toucher à la structure principale et de réaliser des maisons en respect à la ‘zéro artificialisation’ des sols. »

Donner du sens à l’innovation, c’est aussi ce que font depuis 20 ans, les élus de Cœur de Brenne. « J’ai été embauché par des élus visionnaires ! raconte Jean-Bernard. Ils étaient persuadés que le numérique était une des solutions pour désenclaver leur terre rurale et obtenir des services qu’ils n’avaient pas ou plus. Par conséquent, ils ont tout fait par anticipation. » Dès 2004, la collectivité met en place son premier réseau haut débit. « On avait 11 antennes dans les clochers, les châteaux d’eau et on diffusait Internet avec des antennes satellitaires », se souvient Jean-Bernard. Elle en est d’ailleurs à son troisième plan numérique. « L’actuel, jusqu’en 2026, se développe en triptyque sur les usages, la formation et les moyens techniques. On a aussi bien travaillé sur la fibre optique que sur des sites internet, des services en ligne de télémédecine, de e-cartable, on a équipé des écoles, fait de la mémoire numérique et on a même eu une navette autonome en expérimentation pendant six mois », liste-t-il.
« Dans l’Indre, on vous accompagne pour développer vos idées »
Pour Issa, la tranquillité du territoire n’est pas étrangère à sa capacité d’innovation. « La vie y est moins speed et cela joue énormément sur le moral. Cela permet aussi de mieux réfléchir et de développer des projets en respectant l’environnement. » Un sentiment partagé par Jean-Bernard : « Chez nous, il n’y a pas de pollution, on est à deux minutes à pied de la voie verte, d’un étang pour se balader. L’immobilier est accessible et on n’a pas non plus à rougir en termes d’offre culturelle ! On passe plus de temps en famille, dans la nature. On gagne en qualité de vie tout en étant accompagné pour ses projets pro », souligne-il.
Issa et ses collègues cherchaient « un accélérateur qui soit disponible, réactif et compétent » pour leur projet. Ils intègrent alors un incubateur de start-up à Châteauroux puis la communauté de la French Tech. « Après les premières rencontres, on a senti un déclic ! C’était le territoire qui allait nous propulser sur la scène nationale et internationale », raconte-t-il. En s’installant dans le département, ils sont soutenus par l’écosystème local, des élus en passant par la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de l’Indre. « On vous accueille à bras ouverts et on vous accompagne pour développer vos idées, les concrétiser. C’est un vrai réservoir d’innovation ! » insiste-t-il.

Un parcours qui aurait été bien plus ardu en région parisienne, selon lui : « Paris c’est hyper compliqué, il y a énormément de start-ups. Alors que, par son histoire, l’Indre est un département industriel doté d’énormes ressources et compétences opérationnelles. Notre objectif est d’y monter une usine d’assemblage et de pouvoir en sortir 200 à 300 maisons par jour. »
« On répond à toutes les strates de la population et à tous les besoins »
Pour Issa, Demrea est un projet écologique mais aussi humain : « Notre concept est basé sur l’auto-construction des maisons, sans moyens de levage ni compétences dans le bâtiment. Cela permet aux particuliers de les ériger eux-mêmes et cela veut aussi dire que tout le monde peut travailler chez nous. On se tourne notamment vers des profils comme les femmes victimes de violences conjugales, les personnes en situation de handicap ou les personnes sorties de l’emploi. »

Cet engagement auprès des populations, Jean-Bernard le partage. En 2007, il lançait avec ses collègues la Brenne Box, à Mézières-en-Brenne. Le principe ? Un tiers-lieu qui, depuis ses débuts, fait partie du réseau France Services (ex-Relais de services publics puis Maison de services publics). « On répond à une demande des personnes qui n’ont pas accès à ces services sur le territoire. On a fait 5 900 actes administratifs l’année dernière, c’est plus que la population locale ! » souligne-t-il. Au-delà de cette fonction, Brenne Box forme au numérique et accueille un fab lab avec « pleins d’outils pédagogiques et des imprimantes 3D ». « On a également un ‘Fab Truck’ qui nous permet de nous déplacer partout et des ateliers robotique auprès des enfants », continue le responsable numérique.

Il y a dix ans, Brenne Box a ouvert un espace de coworking. « Ça existait à Paris, à Lyon… mais pas à la campagne. On était dans les premiers et on nous prédisait cinq coworkers. On vient de signer notre 148e contrat ! On répond à toutes les strates de la population et à tous les besoins, qu’ils soient scolaires, éducatifs, culturels, entrepreneuriaux et pour le travail/télétravail », résume Jean-Bernard. Un espace voué à s’agrandir : « Le Covid a donné une nouvelle ampleur au télétravail. Une partie de notre public rejoint des maisons secondaires lors des vacances parisiennes. On a aussi quelques nouveaux arrivants, des néo-ruraux », précise-t-il.
Economie circulaire et innovation sociale : les enjeux de demain
Les projets à venir ? « On va travailler sur la réinsertion et la récupération de matériel pour équiper des personnes défavorisées à moindre coût et on va multiplier les actions sur le territoire pour être toujours plus proches de la population. La mobilité reste une vraie problématique donc on travaille sur des bornes interactives pour informer sur l’actualité du territoire, les événements culturels etc. Du click and collect aussi, ainsi qu’un accompagnement aux démarches administratives », détaille Jean-Bernard.
De leur côté, Issa et ses collègues souhaitent rendre la pareille au département qui les a accueillis : « On est reconnaissants envers le territoire. C’est pour cela qu’on doit lui renvoyer la balle ! Notre but c’est de rester ici et d’embaucher. On veut aussi créer des écoquartiers à proximité de l’usine afin de dynamiser économiquement mais aussi humainement le territoire », conclut-il.
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