Ile-de-France : comment la mobilité régionale favorise l'emploi ?

L'Insee vient de publier sa dernière étude "Mobilités résidentielles : un impact positif sur l'emploi en Ile-de-France" dans laquelle sont étudiés les flux migratoires au sein de la région et leurs conséquences sur le monde du travail.

Une région fortement peuplée

En 2013, l'Île-de-France comptait 12 millions d'habitants et sa population n'a cessé de croître (+600 000 personnes chaque année). La raison principale, c 'est que le nombre de naissances est supérieur à celui des décès. L'étude montre également que l'excédent naturel francilien (le taux de croissance démographique imputable au mouvement naturel de la population) est le plus important de toute l'Europe avec une naissance toutes les 3 minutes contre un décès toutes les 7.

Non seulement les Franciliennes ont la fécondité la plus importante d'Europe mais l'espérance de vie des habitants de cette région est aussi la plus élevée du continent, chez les hommes (80,4 ans en 2013) comme chez les femmes (85,7 ans).  Mais l’essentiel de l’explication réside dans la jeunesse de la population francilienne, elle-même conséquence des migrations avec des arrivées nettes permanentes de jeunes adultes.

Quelles conséquences sur l'emploi ?

Les migrations régionales ont un impact positif sur le volume d'emplois (à hauteur de 11 000 supplémentaires tous les ans) car beaucoup de partants continuent à y travailler même s'ils s'installent plus loin. Enfin, les mouvements d’étudiants entre l’Île-de-France et le reste du pays conduisent à un solde positif pour la région avec 23 500 arrivées et 18 000 départs. La capitale reste en effet la destination privilégiée des jeunes diplômés : un quart des cadres des générations nées en province dans les années 80 vit aujourd’hui en Île-de-France ou y a vécu. La raison principale, c'est surtout la productivité de l'économie francilienne et son évolution.

La région concentre en effet 22 % de l'emploi national, 33 % des emplois en entreprise, et même 43 % des emplois de cadres en entreprise, contre 20 % des emplois dans la fonction publique, l'enseignement, la santé et le travail social, et seulement 15 % des emplois d’ouvriers, d’artisans, de commerçants, de contremaîtres, d’agents de maîtrise et de chauffeurs.

Partir...pour mieux revenir

En 2013, près de 80 000 personnes venant de l'étranger se sont installées en Île-de-France, et deux sur cinq sont de nationalité française. Ces personnes viennent dans la région, ou y reviennent, pour terminer leurs études ou y travailler : 13 000 sont des étudiants de 18 ans ou plus, 29 500 travaillent. La qualification des 30 000 personnes arrivées de l’étranger depuis moins d’un an et qui travaillent est élevée puisque près de la moitié sont des cadres. Les autres exercent une profession intermédiaire parfois ils sont employés mais plus rarement ouvriers. Près de la moitié des personnes arrivées depuis moins d’un an en Île-de-France depuis l’étranger travaillent en entreprise et une sur cinq dans la fonction publique, l’enseignement, la santé ou le travail social.

En conclusion, on note que Paris et sa région se classent au même niveau que des métropoles comme New-York ou Londres. Sa population ne cesse de d'augmeter en raison d’un excédent naturel élevé et d’échanges migratoires positifs avec l’étranger, mais négatifs avec le reste du pays. Les principaux facteurs d'attractivité restent le dynamisme économique et culturel qui continuent à attirer. Toutefois, ces flux migratoires augmentent aussi les inégalités de revenu, de logement et de conditions de vie entre les différentes populations surtout celles avec faibles revenus.

• L'avenir de l'emploi en Ile-de-France