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"Il faut faire confiance aux jeunes"

Par Flavien Chantrel • Mis à jour le , publié en mars 2006

Certaines entreprises n'ont pas attendu le CPE pour proposer un premier emploi à des jeunes. C'est le cas de Proservia qui a mis en place le Contrat Première Chance en 2003. Thierry Congard, PDG et fondateur de cette SSII, explique le fonctionnement et les objectifs du CPC.

"Il faut faire confiance aux jeunes"

(b) Le Contrat Première Chance permet aux jeunes d'avoir une première expérience, quel est son fonctionnement ? (/b)

Ce n'est pas un contrat de travail c'est un contrat de prestation qui permet aux jeunes d'intégrer l'entreprise et de connaître le métier qu'ils vont exercer dans les mois et années futures. Le contrat de travail du collaborateur est un CDI d'emblée. L'idée du Contrat Première Chance, c'est de former des collaborateurs à l'environnement technique du client, puisque entre l'Education nationale et la réalité dans les entreprises, il y a un gros décalage. Il s'agit d'adapter la formation à cet environnement. Donc, quand ils sont embauchés, ils commencent par de la formation. Cette formation est d'une durée variable, en fonction des technologies sur lesquelles ils vont travailler. Au-delà de cette période, entre quinze jours à un mois, voire plus, on propose un tutorat. C'est-à-dire que les personnes expérimentés accompagnent les jeunes pour mettre en application ce qu'ils ont appris en théorie. Après ces trois mois de tutorat, ils sont lâchés sur leur poste. La première année, on sait très bien que le collaborateur apprend son métier, la deuxième année il confirme ce qu'il a appris et la troisième année, il est réellement opérationnel.

(b) Comment est née l'idée de ce contrat ? (/b)

Nous n'avons pas attendu le mois de janvier pour le créer, puisqu'il existe depuis 2003. A l'époque, quand un jeune de DUT-BTS Informatique envoyait une candidature spontanée, son CV s'empilait sur les autres et il avait peu de chances d'être convoqué. Nous, on a pris le problème à l'envers en se rapprochant des opérationnels qui avaient des difficultés à trouver des gens expérimentés. Quand ils les trouvaient, ils les payaient à un prix qui ne correspondait pas forcément à leur budget. On a donc essayé d'adapter les compétences à une problématique budgétaire et surtout de permettre aux jeunes d'accéder à un premier emploi. C'est un parallèle au CPE, à la seule différence qu'on a rajouté une évolution de sa rémunération par rapport à l'expérience acquise en entreprise.

(b)Vous avez été reçu le 21 mars dernier à Matignon pour présenter ce contrat, comment a-t-il été reçu ? (/b)

Ce qui a intéressé les services du Premier ministre ce sont ces deux points : l'accompagnement à l'intégration aux rouages de l'entreprise et l'évolution de la rémunération. Ils nous ont dit qu'on avait fait un CPE amélioré et quand on leur a parlé des deux ans d'apprentissage et de consolidation des connaissances, ils nous ont indiqué que la période d'essai de deux ans était liée à ça. La différence par rapport au CPE c'est que nous n'avons pas de période d'essai de deux ans. Mais ce que j'ai expliqué, c'est que si je n'avais pas la contrainte de la période d'essai d'un ou deux mois, je serai peut-être un peu moins sélectif.

(b)Vous avez connu la précarité, c'est ce qui vous a poussé à créer ce contrat ? (/b)

Je suis issu de la génération précarité, j'ai échoué au bac et c'était difficile, même à mon époque, de trouver un premier emploi dans l'informatique. Je pensais que les stages me permettraient d'acquérir une expérience professionnelle, mais en réalité ça n'a jamais été le cas. Donc, j'ai été SIVP, Tuc et même stagiaire Anpe non rémunéré. Aujourd'hui, j'ai la possibilité de proposer à des jeunes de s'insérer sur le marché du travail, donc je le fais. Je pense que c'est aussi l'objectif de l'entreprise. Mais il faut que les jeunes comprennent que c'est fini de faire quarante ans dans la même entreprise et qu'il n'y a pas que des chefs d'entreprises voyous... ça aussi il faut qu'ils l'intègrent. Quand un chef d'entreprise prend le risque d'embaucher et de former quelqu'un, ce n'est certainement pas pour le jeter au bout de 23 mois et 29 jours. Et puis surtout, je ne vois pas pourquoi un chef d'entreprise qui n'a pas de visibilité sur son secteur d'activité serait le seul à prendre le risque de vivre dans la précarité, parce qu'un chef d'entreprise vit en permanence dans la précarité ! Moi ce que je demande en contrepartie du CPE, c'est de faire confiance aux jeunes et que les jeunes fassent confiance aux entreprises.

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