Entre 200 000 et 330 000 recrutements abandonnés « faute de candidats » cette année

Pour avancer ce chiffre, Pôle emploi s’est appuyé sur les offres d'emplois enregistrées et traitées en interne en 2016. Résultats : sur les 3,2 millions d'offres déposées, 2,9 millions ont été pourvues, soit environ 9 sur 10. Des recrutements qui « ont abouti en moins de 38 jours » et « ont donné satisfaction aux employeurs ».

En parallèle, parmi les 300 000 autres offres restées non pourvues, « 97 000 ont été annulées par l'employeur car son besoin avait disparu ou le budget n’était plus disponible » explique l’organisme public, et « 53 000 étaient toujours en cours » fin 2016. En d’autres termes, ce sont 150 000 recrutements qui sont tombées à l’eau « faute de candidat adéquat », soit près de 5 % de l'ensemble des offres déposées à Pôle emploi. Mais, « par extrapolation », les auteurs de l’étude présentée mardi en conseil d'administration estiment que « entre 200 000 et 330 000 » projets de recrutement ont été abandonnés en France en 2017.

Pour autant, l’enquête précise que la plupart des offres restées non pourvues (87 %) ont pourtant fait l’objet de candidatures. Des profils que les employeurs ont généralement jugé « trop peu nombreux ou inadéquats ».

De quels types d’emplois parle-t-on ?

Parmi ces centaines de milliers d’emplois non pourvus et retirés du marché du travail, Pôle emploi estime qu’entre 110 000 à 181 000 concernent un emploi durable, c’est-à-dire un CDI ou CDD de plus de 6 mois. Si les difficultés sont plus importantes quand le contrat est un CDI, c’est notamment parce que les exigences sont plus élevées.

Quels secteurs sont concernés ?

Hors agriculture, les secteurs de la construction et du commerce sont les plus concernés, avec respectivement 5,7 % et 5 % d'offres d’emploi non pourvues et donc abandonnées. Des offres qui s’adresse avant tout à des ouvriers spécialisés (6,5 %) et des ouvriers qualifiés (6,2 %).

Mais quel que soit le secteur, les très petites entreprises (TPE) sont les plus touchées par le manque de candidats adéquats (5,8 %), tandis que les entreprises de plus de 100 salariés sont relativement épargnées (2,3 %).

Pour Pôle emploi, l’explication est simple : « c'est assez classique, les patrons des petites entreprises ont plus de difficulté à recruter, ils n'ont pas de service RH, pas forcément le temps ». De leur côté,les employeurs expliquent leurs difficultés à trouver un candidat par le « manque d'attractivité du poste proposé » (77 % des cas), mais aussi par « le manque d'expérience, de compétences ou de motivation » des candidats (près de 70 %) et enfin par le manque de diplôme (45 %).

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