Ingénieurs et cadres : la santé et l'informatique recrutent

Alors que la reprise économique fait régulièrement parler d’elle dans les journaux, la France reste marquée par un taux de chômage proche des 10 %. En effet, entre mutation du marché du travail, essor du numérique et évolution des qualifications, les besoins des entreprises ne correspondent pas toujours aux profils des demandeurs d’emploi. A partir de l’enquête Besoins en main d’œuvre (BMO) réalisée pour Pôle emploi et des données de l’INSEE, le CRÉDOC dresse le panorama des besoins de main-d’œuvre des entreprises comparés aux qualifications des Français au chômage, par famille de métiers et par région.

Cadres et ingénieurs : plus d’offres d’emploi que de candidats

De manière générale, la photographie de la population des personnes actives en recherche d’emploi et celle des besoins en main-d’œuvre exprimés par les employeurs sont plus relativement similaires. C’est le cas notamment des employés, famille de qualification la plus importante selon l’INSEE, qui représentent un peu plus du tiers des besoins (36,6 %) comme des chômeurs (38,4%), mais aussi des techniciens et des professions intermédiaires (15,7 % de besoins contre 17,5 % de chômeurs qualifiés) et des ouvriers non qualifiés (11,9 % contre 12,2 %).

En revanche, pour d’autres fonctions, le marché du travail peine à trouver des candidats. Sont particulièrement concernés les ingénieurs et cadres (9,1 % d’intentions d’embauche contre 5,9 % de professionnels en recherche d’emploi) ainsi que les ouvriers agricoles (12, 4 % contre 2,1 %).

Dans d’autres cas, ce sont les perspectives d’embauche qui sont insuffisantes, comme pour les ouvriers qualifiés (22,4 % des chômeurs et 12,1 % des besoins).

Les métiers de la Santé et de l’Informatique : plus d’1 offre sur 2 n’est pas pourvue

En 2016, tous secteurs et fonctions confondus, les chefs d’entreprise recensaient 32 % de projets d’embauches considérés comme difficiles à pourvoir. A l’origine de cette tension, on trouve la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi le décalage entre les exigences formulées par les employeurs et la main-d’œuvre disponible, ou encore les éventuels coûts mobilité trop élevés pour que le chômeur puisse accepter l’offre d’emploi.

Concernant les cadres et ingénieurs, ce taux de difficulté à recruter s’élève à 38 % de moyenne, même si certains métiers battent tous les records, comme ceux de la Santé (72,4% de projets considérés comme difficiles pour les vétérinaires, 70,5 % pour les médecins, 63,5 % pour les dentistes, 50 % pour les pharmaciens...) et ceux des technologies de l’information (ingénieurs en télécom (66 %), ingénieurs en informatique (62 %)…).

Ces difficultés ne sont pas les mêmes selon les régions de France. La plus impactée est bien entendu l’Île-de-France, qui affiche un fort besoin en ingénieurs et cadres (21,4 %), tandis qu’ils ne sont que 12,2 % des chercheurs d’emploi à justifier de ce statut.En Île-de-France toujours, les difficultés de recrutement sont donc nettement plus élevées qu’au plan national pour les professions de la santé : vétérinaires (75 %), dentistes (93 %) et médecins (71 %), tout comme pour les métiers des technologies de l’information : ingénieurs télécom (70 %) et ingénieurs informatique (64 %).

En province, ce sont surtout les régions du Nord et de l’Est de la France qui sont touchées par les difficultés de recrutements, notamment en ce qui concerne les agents de maitrise

Techniciens, professions intermédiaires, employés : un marché de l’emploi fluide mais quelques métiers encore en tension

Du côté des techniciens et professions intermédiaires, les difficultés de recrutements sont rares et le marché est fluide. Parmi les profils les plus recherchés, les professionnels de l’animation, de la formation et des spectacles concentrent les plus fortes intentions d’embauche. Les intentions de recrutement sont également élevées pour certains métiers de la vente comme les attachés commerciaux. Mais si ces métiers affichent des niveaux de difficultés peu élevés, certains font figure d’exception :