Embellie sur les recrutements en Ile-de-France
Cette année, les entreprises franciliennes devraient embaucher plus qu'en 2007, notamment dans l'informatique et l'hôtellerie. Reste que la conjoncture internationale risque de couper court à cet élan.
Bonne nouvelle pour les demandeurs d'emploi franciliens et les salariés qui souhaitent changer de job : 62 100 établissements de la région, soit 20,8 % du total, projettent d'effectuer 290.000 recrutements en 2008. C'est en tout cas ce que révèle l'étude "Besoins en main-d'oeuvre 2008" (BMO 2008) menée sur le plan national par l'Unedic et le Credoc.
"C'est une hausse de 5 % par rapport à 2007, indique Benoît Merckelbagh, responsable du département gestion et finances du Groupement des Assedic de la région parisienne (Garp). Ce chiffre n'avait pas été atteint depuis 2003." L'optimisme est donc de mise, selon cet organisme. D'autant que le taux de chômage en Ile-de-France à 6,9 % fin 2007 est en baisse d'un point par rapport à l'année précédente.
L'enquête de 2008 confirme une tendance déjà observée en 2007 : l'informatique - avec 26.682 intentions d'embauche pour les ingénieurs et cadres - et l'hôtellerie-restauration - avec 15.643 demandes pour les employés et agents de maîtrise - sont les secteurs qui envisagent le plus de recrutements. Autre enseignement, l'amélioration profitera aux cadres : les ingénieurs d'études et de recherche et les cadres commerciaux rassemblent plus de 23.000 projets de recrutement. Selon Frédéric Savalle, responsable du service études et statistiques du Garp, les besoins importants en main-d'oeuvre sont accentués du fait que "le secteur tertiaire - et notamment les services aux entreprises, qui dominent largement les embauches projetées - est grand consommateur de main-d'oeuvre". Cette tendance à la "tertiarisation" profitant, toujours selon Frédéric Savalle, également aux salariés moins formés comme les agents d'entretien ou d'accueil.
>Difficultés de recrutement
Le revers de la médaille est que plus de la moitié des entreprises franciliennes prévoient qu'elles ne trouveront pas aisément les candidatures adaptées à leurs offres. Ainsi, bien que le nombre d'intentions d'embauche y ait faibli par rapport à l'an passé, le secteur du bâtiment et travaux publics arrive toujours en tête du palmarès des métiers en tension. C'est le cas pour les maçons qualifiés (3 588 postes) et les cadres du BTP (3 305 offres). L'expert du Garp pointe également de forts besoins pour des employés de maison et assistantes maternelles (7 258 projets de recrutement), qui ne devraient pas être facilement comblés cette année.
Par ailleurs, du côté de l'Insee Ile-de-France, la situation n'est pas si radieuse. En effet dans un document datant de février 2008 intitulé "L'embellie de 2007 ne devrait pas se poursuivre en 2008", l'institut note que "l'activité francilienne est restée bien orientée tout au long de l'année [2007]. Cependant, les perspectives pour 2008 s'assombrissent en raison des difficultés internationales." Aussi, malgré l'effet "papy-boom" important, qui devrait induire un nombre de départs à la retraite supérieur de 100 000 au nombre d'arrivées sur le marché du travail francilien, le dynamisme économique de la région pourrait ne pas suffire à convertir les intentions d'embauche en recrutements effectifs. Rendez-vous fin 2008 pour le bilan.
> Lire la suite de ce dossier sur Le Parisien Emploi
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