En 2024, et si vous misiez sur le sport pour améliorer vos performances au travail ?

Ah les bonnes vieilles résolutions de début d’année et cette aspiration à devenir la meilleure version de nous-même ! L’année passée, selon un sondage de Squikit, les Français avaient déclaré vouloir économiser davantage, diminuer leur gaspillage alimentaire ou encore manger mieux. A la cinquième position de ce top, les participants ont répondu vouloir se (re)mettre au sport (42%). Une bonne nouvelle pour les salles de fitness… ainsi que pour les employeurs !

Vous faites peut-être partie (nous aussi), des 1,4 milliard d’adultes dans le monde qui manquent d’activité physique, selon les chiffres de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). En effet, les deux dernières décennies ont vu de moins en moins de monde chausser leurs baskets. Dans les pays au revenu élevé, la situation est d’ailleurs doublement plus inquiétante que dans ceux à faible revenu. Des activités boudées par manque de temps ou de motivation, pourtant bénéfiques à de nombreux niveaux : amélioration du sommeil, diminution du stress, des risques cardio-vasculaires ou encore… accroissement de la performance au travail.

Des résultats visibles dès le lendemain

L’objectif de l’OMS, réduire l’inactivité de 15% d’ici à 2030 alors que nombre d’entre nous passent une grande partie de leurs journées dans des travails où ils sont bien souvent assis. Raison de plus pour s’aménager des moments sportifs quotidiens voire hebdomadaires. C’est ce dont sont convaincues les chercheuses Bonnie Hayden Cheng et Yolanda Na Li, respectivement professeure associée de management et de stratégie à la HKU Business School de l’Université de Hong Kong et professeure assistante au département de management de l’Université Lingnan de Hong Kong. Dans une étude récente relayée par Harvard Business Review *, ces dernières tentent ainsi de démontrer le rapport entre performance et activité physique.

On ne va certainement pas vous apprendre grand-chose ici mais pour pratiquer un sport, il faut avant tout être motivé. Une motivation différente chez chacun et bien souvent liée à une vision propre de l’activité physique, rappellent les professeures : elle peut être appréciée comme redoutée. L’année passée, à la même période, vous avez cassé votre tirelire pour un abonnement en salle de sport, pourtant un mois plus tard, vous avez déserté le tapis de course. Peut-être n’avez-vous pas constaté les résultats escomptés ? Ils sont pourtant visibles dès le lendemain, soulignent Bonnie Hayden Cheng et Yolanda Na Li.

« Nous avons constaté que l’activité physique quotidienne générait un ensemble de ressources le lendemain appelées « caravanes de ressources », qui contribuaient à des résultats liés au travail », écrivent-t-elles. La première ressource immédiatement offerte par l’activité physique : le sommeil. Celle-ci favorise en fait « la synthèse de protéines et facilite un sommeil de qualité […] bénéfique au corps et au cerveau ». Elle permet, ensuite, un gain d’énergie, de vitalité et de concentration sur une tâche. Le sport améliorerait ainsi le traitement de l’information et l’attention. « Les ressources physiques (sommeil) et affectives (vigueur) servent à réduire les douleurs corporelles quotidiennes ; les ressources cognitives (concentration) contribuent davantage à l’exécution des tâches quotidiennes », appuient-elles.

20 minutes par jour suffisent

Mais on en revient toujours à la même chose : comment trouver la motivation, en particulier quand on télétravaille ? Les chercheuses donnent trois idées pour bouger plus, étude à l’appui. « Ne vous découragez pas si vous ne constatez pas d’avantages immédiats liés au travail grâce à l’activité physique. Notre recherche a spécifiquement examiné les bénéfices décalés de l’activité physique le lendemain […]. Jour après jour, concentrez-vous sur la création de nouvelles habitudes saines et les résultats se manifesteront avec le temps », insistent-elles.

Autre point important (et c’est l’OMS qui le dit) : une petite activité physique vaut mieux qu’aucune ! L’Organisation mondiale de la santé préconise ainsi 2,5 heures d’activité physique d’intensité modérée ou au moins 1,25 heure à haute intensité chaque semaine. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les chercheuses plébiscitent d’ailleurs une activité modérée car elle nécessite un engagement plus long. Autre mauvais point pour une activité plus intensive, elle se prête plus facilement aux blessures et fixe des objectifs moins atteignables de tous. « Nous avons constaté que de courtes périodes d’activité physique, par exemple 20 minutes par jour, étaient suffisantes pour générer des ressources contribuant à l’exécution des tâches et à la santé des employés le lendemain », continuent-t-elles.

Le "facteur plaisir" clé de l'engagement

Dernier point qui en rassurera probablement certains : même les salariés qui n’aiment pas faire de l’exercice peuvent tirer profit d’une activité physique quotidienne. « Nous avons également constaté que les personnes motivées de manière autonome sont plus susceptibles de participer à une activité physique, ce qui implique le « facteur plaisir » comme facteur clé de l’engagement dans une activité physique – alors trouvez une activité qui rend l’exercice moins pénible et plus agréable », concluent Bonnie Hayden Cheng et Yolanda Na Li. La course à pied, la natation ou le handball ce n’est pas votre truc. Pourquoi pas la randonnée ! Alors, en 2024, il va y avoir du sport ?

* Cette étude a été menée en 2022 auprès d’environ 200 salariés au Royaume-Uni et en Chine pendant dix jours. Durant cette période, les données d’activité physique des sujets ont été mesurée via un outil portatif et des rapports quotidiens.

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