Productivité : les couche-tard ont tout compris !

"Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt". Une formule prise un peu trop au pied de la lettre par la génération Instagram qui, dès 6h du matin, chaussures de running aux pieds, dégaine son premier hashtag pour poster tout aussi fièrement une heure plus tard une photo de petit-déjeuner à base de muësli (#Menssanaincorporesano). C'était, en résumé, la mode du miracle morning. C'était car - au passage, on souhaite le même sort aux yoga paddle - de nouvelles études ont prouvé l'inutilité de se lever tôt pour réussir dans la vie. Et si...

QI : les lève-tard l'ont plus gros !

Le magazine Madame Figaro reprenait fin 2019 un article du New York Times titrant "Peut-être que votre problème de sommeil n’en est pas un, en fait". Et la journaliste française de traduire que : "De nombreux patrons de la Silicon Valley, comme Mark Zuckerberg, qui n’est objectivement pas totalement un exemple d’échec, se vantent désormais de ne surtout pas bondir vers 4h30 ou 5 heures, comme toute une génération de boss à l’ancienne se targuait de le faire". Mieux, selon une étude anglaise, les couche-tard seraient même plus intelligents que les lève-tôt mais aussi plus audacieux et prêts à prendre davantage de risques que les acharnés du 6h du matin.

La journaliste rapporte aussi cette conférence TEDx intitulée "Comment devenir un lève-tard à succès". La conférencière Camilla Kring y développe le concept des lève-tôt (les "A") et des lève-tard (les "B"). Selon elle, il est temps de changer le regard que nous portons sur les seconds et de cesser d'imposer à tout le monde les mêmes horaires de bureau (9h-17h). D'autant, rappelle-t-elle, que les plus nombreux à vivre sur la planète sont les "B".

Alors pourquoi continuer à imposer à tout le monde de se lever tôt le matin ? Il n'y a plus vraiment de raisons objectives : le télétravail permettrait largement de repousser l'heure du lever pour une bonne part de la population. Il n'y a pas que des métiers de bureau, c'est vrai. Mais les emplois les plus difficiles seront de toute façon, à terme, remplacés par des robots. Et puis qui a encore envie de travailler 8h par jour à exécuter les mêmes tâches ? Autre argument qui milite contre le diktat du réveil, l'armée de clones qui prend chaque matin le métro pour se rendre à la Défense ne semble pas être parmi les forces les plus créatives. Une qualité pourtant de plus en plus recherchée par les entreprises... Mais peut-être est-ce justement parce qu'on leur impose un cadre horaire emprisonnant que ces personnalités ne peuvent pas s'épanouir. Avant d'en toucher deux mots à votre patron, vous pouvez en tout cas d'ores et déjà jeter les livres de développement personnel intimant de se lever tôt pour être beau et riche.