Les investissements verts restent créateurs d'emplois

"Mais où sont les emplois verts ?" c'est la question que tout le monde se pose après des promesses d'embauches qui ont peut-être parues un peu exagérées. Pourtant, les investissements verts génèrent bien des emplois en France. Avec 11.623 créations d'emplois nettes en 2009-2010 selon l'Observatoire Trendeo de l'investissement, "les investissements verts représentent la première filière industrielle française en termes de créations d'emplois". Un secteur plus dynamique que l'aéronautique et l'automobile (qui a perdu de nombreux postes en 2009-2010).

Véhicule électrique, recyclage, dépollution...
Mais en 2010 la tendance s'est un peu ralentie. Selon Trendeo "cette baisse s'explique principalement par la diminution de l'activité dans le solaire (baisse de 50% des emplois nets créés) et par la très forte chute des emplois dans l'éolien (baisse de 85% des emplois créés)". Mais l'observatoire rapelle que cette même année "en sens inverse, il y a eu une progression sensible des projets dans le domaine du véhicule électrique, des activités de recyclage et de dépollution ainsi que des projets utilisant le bois (directement ou sous forme de granulés) comme moyen de chauffage".
La filière reste l'une des rares qui n'a pas connu de destructions d'emplois. Et c'est plutôt bon signe. Autres caractéristiques, c'est un secteur où prédomine la Recherche & développement et qui attire les investisseurs étrangers.

Quatre régions très dynamiques
Du côté des régions, on constate plus de créations d'emplois en Aquitaine, Picardie, Rhône-Alpes et Bretagne où plus de 1200 emplois ont été créés. Quatre régions qui sont dopées par certaines technologies : le solaire en Rhône-Alpes, l'éolien en Picardie et le véhicule électrique (grâce notamment au groupe Bolloré et sa Blue car) en Bretagne.

Et au-delà de ces créations d'emplois, Trendeo rappelle qu'il existe aussi de nombreux emplois indirects générés par les investissements verts. Exemple dans le bâtiment, "avec l'intégration des normes HQE (haute qualité environnementale) dans les projets en cours" mais aussi l'automobile avec les recherches en cours sur le véhicule électrique. Des emplois traditionnels qui se trouvent donc réorientés vers des activités vertes. Les créations d'emplois verts seraient donc plutôt sous-estimées que surestimées.

Plus de 400.000 emplois mobilisés
Au total, les éco-activités auraient ainsi mobilisé plus de 400.000 emplois en 2009 d'après les données du Commissariat général au développement durable. 427 100 emplois en équivalent temps plein en 2009 pour être précis ce qui marque une très légère hausse par rapport à 2008. Et si les activités de l'efficacité énergétique ont un peu marqué le pas avec la crise, le Commissariat général au développement durable a relevé que dans le domaine des énergies renouvelables, l'emploi a augmenté globalement avec des évolutions variées : "l'emploi dans la fabrication industrielle d'équipements pour la production d'énergie renouvelable a diminué, notamment l'emploi dans la fabrication de pompes à chaleur, l'emploi lié à l'installation des systèmes de production d'énergie renouvelable, principalement l'installation de panneaux photovoltaïques, a continué d'augmenter".

L'heure des choix a sonné
Une tendance optimiste qui pourrait bien être pénalisée par certains choix récents, notamment sur le tarif de rachat de l'énergie photovoltaïque. Malgré des évolutions très contrastées, les activités génèrent donc de nombreux emplois directs et indirects. Il faudra, pour que ce dynamisme se confirme que les choix gouvernementaux, soient un peu plus cohérents pour véritablement installer ces filières dans la durée et créer des emplois durables et ne pas se contenter des belles promesses du Grenelle de l'environnement.