Les congés payés en intérim, ça existe ?

Séduit par les nombreux avantages de l’intérim comme la flexibilité et la diversité des emplois, vous vous apprêtez à démarrer votre première mission. Un week-end prolongé, une escapade au vert, un printemps qui approche... Vous songez à prendre quelques jours de repos à cette occasion. Mais, pouvez-vous vous absenter de votre poste lorsque vous êtes engagé par un contrat temporaire ? Peut-on faire rimer intérim et vacances ? On vous explique tout sur les congés payés en intérim.

Peut-on débloquer des congés payés en intérim ?

On parle peu de la prise de congés en contrat d’intérim, car les missions sont généralement assez courtes. La majorité des missions dure quelques semaines et les actifs n’ont ainsi pas le temps de prendre des vacances. Cependant, elles peuvent aussi s’étaler sur plusieurs mois, voire même plusieurs années. La durée légale maximale d’une mission selon le motif du recours à l’intérimaire va de 9 à 36 mois. Lorsqu’il s’agit d’une mission dans le cadre d’un CDI intérimaire, elle peut même être plus longue. Aussi, au-delà du temps relativement bref de la mission, il faut penser au contexte d’intervention de l’intérimaire dans l’entreprise. Celui-ci arrive alors que l’entreprise connaît une augmentation de son activité. Elle fait appel à ses services et compte sur sa présence pour exécuter les tâches confiées. Mais ce n’est pas parce que vous êtes en intérim que vous ne bénéficiez pas de congés payés !

En effet, vous cumulez 2,5 jours de congés payés ouvrables par mois de travail chez un même employeur. Si vous effectuez une mission de 12 mois, vous aurez donc droit à 30 jours ouvrables, soit 25 jours ouvrés. Une fois en poste, pour le vérifier, vous pourrez tout simplement voir le nombre de jours de congés que vous avez cumulé s’afficher sur votre bulletin de salaire. Si vous souhaitez prendre un temps de repos ou avez besoin pour des raisons personnelles de poser une journée, faites-en part à votre employeur, l’agence d’intérim, ainsi qu’à l’entreprise utilisatrice de vos services en leur indiquant la date d’absence souhaitée.

L'indemnité compensatrice de congés payés

Comme nous l’avons vu, les congés en intérim ne sont pas souvent pris. C’est pour cela qu’une indemnité compensatrice de congés payés est prévue. En raison du caractère précaire de leur contrat, les intérimaires perçoivent deux types d’indemnités : une indemnité de fin de mission et une indemnité compensatrice de congés payés. Cette dernière correspond à au moins 10% de la rémunération brute totale perçue pendant la mission. Elle est versée lorsque la mission est finie. Bien entendu, si vous décidez de prendre des congés payés, ils seront décomptés de votre indemnité.

Le cas particulier du CDI intérimaire

Dans le cas du CDII ou CDI intérimaire, le travailleur peut prendre des jours de vacances avec l’accord de l’agence d’intérim pendant les périodes dites d’intermission, la période entre deux missions, lorsqu’il attend que l’agence le sollicite pour aller dans une nouvelle société. Lorsqu’un actif a signé un CDI intérimaire, en raison du caractère durable de son emploi, il ne perçoit pas l’indemnité de fin de contrat et l’indemnité compensatrice de congés payés.

Les absences liées à des événements particuliers

Lors d’un événement personnel exceptionnel, l'intérimaire, comme tout salarié, a le droit de ne pas se rendre au travail et de toucher malgré tout sa rémunération en raison des circonstances.

Voici les jours de congés particuliers auxquels le salarié intérimaire peut prétendre :

• Mariage ou PACS : 4 jours
• Mariage d’un enfant : 1 jour
• Naissance ou adoption : 3 jours
• Décès d’un enfant : de douze à quatorze jours, selon l’âge de l’enfant et sa situation
• Décès du conjoint ou du partenaire lié par un PACS, du père, de la mère, du beau-père, de la belle-mère, d’un frère ou d’une sœur : 3 jours
• Décès d’un grand-parent, d’un arrière-grand-parent, d’un petit-enfant ou d’un arrière-petit-enfant : 1 jour
• Annonce de la survenue d’un handicap ou d’une maladie grave chez un enfant : 5 jours
• Congé pour enfant malade (non rémunéré) : de 3 à 5 jours selon la situation.

Il est possible que l’entreprise utilisatrice dispose d’une convention collective vous faisant profiter de jours supplémentaires ou vous donnant droit à des jours pour des événements autres que ceux présentés ci-dessus. Renseignez-vous auprès de votre agence d’intérim.

À noter : pour pouvoir bénéficier de ces journées, un justificatif devra être fourni à l’entreprise de travail temporaire. Cela peut être par exemple un acte de naissance ou un acte de décès.

Peut-on bénéficier de RTT ou de jours fériés en intérim ?

En ce qui concerne les RTT (réduction du temps de travail) et l’intérim, les droits dépendent de la durée de travail hebdomadaire définie dans le contrat. En effet, les RTT sont des temps de récupération dont vous bénéficiez si vous travaillez plus de 35 heures par semaine. Si vous êtes dans cette situation et que cela est mentionné dans l’accord de votre entreprise, vous aurez donc droit à ces jours de repos supplémentaires.

Et qu’en est-il des jours fériés ? Comme vos collègues en CDD ou en CDI, vous êtes payé lors des jours fériés non travaillés. Vous pouvez également profiter de ponts rémunérés s’il n’est pas possible de les récupérer pendant la mission.

Jours de repos ou événements particuliers, en travaillant en contrat intérimaire, vous avez bien le droit à des congés, même si la durée relativement courte des missions ne permet pas aux intérimaires de les prendre. En revanche, dès que vous avez connaissance de vos absences, discutez-en avec l’entreprise utilisatrice et l’entreprise de travail temporaire pour que l’activité ne soit pas impactée. Vous pouvez aussi décider de ne pas prendre de vacances pour percevoir la totalité de votre indemnité compensatrice de congés payés lorsque votre mission sera terminée.