Cheffe / Chef de projet en démantèlement nucléaire

Face à un parc nucléaire français vieillissant, certaines centrales bâties dans les années 60 doivent être démantelées et sécurisées. C'est là qu'intervient un professionnel de plus en plus sollicité : le chef de projet en démantèlement nucléaire. Il a la lourde responsabilité d'orchestrer les différentes phases du démontage des installations :

• La phrase d'arrêt.
• La phase de démantèlement.
• La phase de décontamination du site.

Pour cela, il établit un scénario précis, réalise des études préalables, élabore un planning des travaux. Puis une fois sur le terrain, il encadre une équipe composée de corps de métiers très divers : techniciens/ingénieurs en génie civil, mécanique, électrique, manutentionnaires… afin de s'assurer du bon déroulement des opérations. Il est le garant de la sécurité de ses troupes et du respect des normes environnementales en vigueur, et doit répondre à un cahier des charges très strict : port d'équipements de sécurité (masques, scaphandres…), procédures à respecter, contraintes budgétaires… Le Chef de Projet en Démantèlement Nucléaire opère pour le compte d'entreprises de travaux publics, du secteur de l'énergie, ou de l'environnement, en tant que consultant indépendant ou salarié. Il œuvre dans le cadre de centrales nucléaires en fin de vie, mais également pour le démontage d'armes, sous-marins, instruments de recherche ou tout autre engin fonctionnant à l'énergie atomique.

En tant qu'ingénieur, le chef de projet en démantèlement nucléaire possède souvent un diplôme de niveau bac+5 ou du moins une licence pro avec une expérience de plusieurs années sur le terrain. Il peut être issu de l'école centrale de Paris, de l'École des Mines ou de l'École nationale des Ponts et Chaussées.

L'expérience (en moyenne 5 années), associée à un cursus spécialisé, est primordiale dans ce poste, afin d'appréhender la diversité des compétences nécessaires à une opération de démantèlement. À partir du bac +3, une License Pro en énergie, spécialité démantèlement et déchets nucléaires ou License Pro en protection de l'environnement spécialité démantèlement, complétée par un Master Pro ITDD spécialité démantèlement d'installations nucléaires, ou un diplôme d'ingénieur en énergie ou en génie atomique, confèrent les connaissances théoriques primordiales à la fonction.

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Le chef de projet en démantèlement nucléaire :

• Propose un scénario de démantèlement en fonction de l'état de la centrale et de l'état final souhaité.
• Rassemble une équipe d'ingénieurs et de techniciens (électromécanique, génie civil, etc.).
• Participe aux arrêts définitifs de la centrale.
• Décontamine l'ensemble des bâtiments.
• Organise le tri des déchets selon leur nocivité et leur possibilité de réutilisation.
• Organise et planifie le démantèlement du réacteur, avec des délais et des étapes.
• Fait éventuellement appel à des robots pour démanteler les éléments les plus difficiles.
• Veille au port des équipements spéciaux et des dosimètres.
• Assure les comptes-rendus sur l'avancée des travaux ou sur les éventuelles difficultés rencontrées.

• La demande en experts de démantèlement nucléaire est amenée à se développer. Avec le renouvellement du parc nucléaire, et les départs à la retraite, les missions se multiplient. Sachant que le démantèlement d'une centrale peut s'étendre sur 30 à 40 ans, cela laisse une certaine marge de manœuvre pour l'avenir !
• C'est un poste qui demande des compétences pointues dans de nombreux domaines, du génie civil à la radioprotection.

• Un métier qui peut être à haut risque, un danger qui explique la durée des chantiers de démantèlement.
• Il est parfois difficile de faire comprendre le coût de ce démantèlement et de trouver des équipes compétentes et stables.
• Les centrales nucléaires sont les plus éloignées possibles des centres-villes. Il est donc difficile de loger à proximité, surtout en famille.

Des compétences techniques pointues doivent être appréhendées dans différents domaines : génie civil, mécanique, électricité, énergie, radioprotection, environnement… Un bon relationnel, des qualités de manager, et une parfaite maîtrise de son sujet sont nécessaires afin d'encadrer des sous-traitants couvrant de nombreuses compétences et disciplines, mais également afin de négocier et de communiquer avec le client final. Il faut pour cela acquérir quelques années d'expérience dans le domaine nucléaire avant de pouvoir occuper ce poste. Il est nécessaire d'être rigoureux afin de respecter les procédures très cadrées en matière de sécurité, organiser les travaux, et respecter le budget alloué.

Le salaire moyen d'un chef de projet en démantèlement nucléaire se situe entre 3 000 et 5 000 euros bruts par mois (soit environ entre 36 000 et 60 000 euros bruts par an). Pour cet ingénieur, le salaire va également dépendre de paramètres extérieurs comme les années d'expérience, l'employeur ainsi que des compléments financiers.

Considéré comme un ingénieur, le chef de projet en démantèlement va gagner en début de carrière entre 2 300 et 2 800 euros bruts par mois (soit entre 1 800 et 2 200 euros nets par mois). Au bout de 5 ans, le salaire peut grimper jusqu'à 6 000 euros bruts par mois (soit environ 4 700 euros nets par mois). Avec les années d'expérience, le chef de projet en démantèlement nucléaire peut gagner entre 6 000 et 10 000 euros bruts par mois, soit entre 4 700 et 7 800 euros nets par mois. Ce chef de projet peut également avoir le statut de consultant, en travaillant en tant qu'indépendant ou au sein d'un groupe de conseil en ingénierie. En indépendant, le salaire va dépendre du portefeuille de clients. Ainsi, la rémunération peut aller très haut s'il possède de nombreux clients (environ entre 2 000 et 5 000 euros bruts par mois). En tant que salarié d'une entreprise, le chef de projet en démantèlement complète son salaire avec des avantages comme une prime d'intéressement, d'objectif ou un 13e mois. De plus, il peut également avoir accès à des avantages financiers jouant sur son salaire comme une mutuelle d'entreprise, une indemnisation de transport, un comité d'entreprise…

Salarié ou consultant dans un cabinet spécialisé, ce spécialiste partage son quotidien entre son bureau et le site où l'engin nucléaire à démanteler. Il va en effet vérifier l'avancement des travaux et les difficultés à venir, estimer les besoins en matériaux, transports et main-d'œuvre. En dehors d'éventuelles difficultés, ses journées sont d'une durée constante, même s'il ne travaille pas aux 35 heures.

Grâce à son expérience de chef de projet, cet ingénieur peut grimper les échelons pour prendre des responsabilités managériales et commerciales dans des projets plus grands ou internationaux.

Le chef de projet en démantèlement nucléaire peut être employé par l'exploitant, une société productrice d'énergie nucléaire, ou par le prestataire du démantèlement, souvent une grande entreprise du BTP.