Médecin spécialiste

À la différence du médecin généraliste, qui reçoit tout type de patients, le médecin spécialiste exerce ses compétences dans une branche bien précise de la médecine ou de la chirurgie. Cardiologie, gynécologie ou encore chirurgie thoracique, le choix est large. La médecine ne compte en effet pas moins de 44 spécialités différentes à l'heure actuelle ! Le médecin spécialisé effectue le diagnostic, le soin et le suivi des pathologies qui relèvent de son expertise, qu'il s'agisse d'urgences ponctuelles ou d'affections de longue durée. En fonction de sa spécialité, il peut réaliser des actes techniques très différents, de l'examen clinique à l'échographie, de l'anesthésie à la chirurgie. Comme les autres métiers médicaux, la profession de médecin spécialiste correspond au code J1102 (« médecine généraliste et spécialisée ») du ROME (répertoire opérationnel des métiers et emplois).

Si vous souhaitez exercer un jour le métier de médecin spécialiste, il vous faudra décrocher deux diplômes nationaux. Il s'agit du diplôme d'état (DE) de docteur en médecine, commun à l'ensemble des médecins français, et du DES (diplôme d'études spécialisées) de la spécialité que vous aurez choisie au cours de votre formation médicale. Quelques intitulés parmi les nombreuses options actuelles : « médecine intensive-réanimation », « chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique » ou encore « radiologie et imagerie médicale ».

La formation pour devenir médecin spécialiste s'étend sur 10 à 12 ans en fonction de la spécialité choisie. Elle débute juste après le baccalauréat, avec une première année de L.AS (licence option « accès santé ») ou de PAS (parcours spécifique « accès santé »). Un concours détermine ensuite votre entrée dans le premier cycle d'études médicales, qui permet l'acquisition, en deux ans, de toutes les connaissances de base. Le deuxième cycle (ou externat) dure trois ans, entre cours et stages. Le troisième et dernier cycle (ou internat) correspond à la spécialisation. Attention, le choix de celle-ci dépend de votre classement à la fin du deuxième cycle ! L'internat dure quatre à six ans. Particulièrement longues et intenses, mais passionnantes, les études de médecine spécialisée se concluent par la soutenance d'une thèse face à un jury. À l'issue de la formation, vous obtenez à la fois le diplôme d'état de docteur en médecine et un diplôme d'études spécialisées.

Les missions d'un médecin spécialiste peuvent varier fortement en fonction de sa spécialité. De façon générale, ce professionnel réalise (ou confirme) le dépistage et le diagnostic de pathologies qui nécessitent un regard expert : maladie neuro-dégénérative, fracture osseuse, diabète, cancer… Il met en place la stratégie thérapeutique adaptée à chaque situation, à travers la prescription de médicaments, de soins spécifiques, d'actes chirurgicaux. Il assure également le suivi des patients, les écoute, les rassure. Dans certains cas, il leur donne des conseils sur les améliorations à apporter à leur mode de vie pour favoriser la meilleure évolution de leurs pathologies.

• Le métier de médecin spécialiste est passionnant et stimulant en raison de sa complexité et de la variété des situations rencontrées.
• Ce métier au service des autres procure à celui ou à celle qui l'exerce un fort sentiment d'utilité, tout en jouissant de la considération sociale.
• Les médecins spécialistes peuvent prétendre à des salaires élevés, notamment dans des branches comme la radiothérapie ou la médecine nucléaire.

• Les études spécialisées de médecine sont très longues, et il faut beaucoup de détermination et d'endurance pour affronter les conditions de stage, souvent difficiles.
• Les études de médecine sont très sélectives. Avant la fin de l'externat, les étudiants ne savent pas s'ils obtiendront une place dans la spécialité de leurs rêves.
• Un médecin spécialiste, comme un généraliste, travaille énormément, souvent tard le soir, en horaires décalés ou encore la nuit (gardes).

Tout médecin spécialiste possède à la fois des connaissances médicales poussées et la maîtrise des actes et gestes techniques propres à sa spécialité (techniques d'imagerie, d'exploration par instruments, de chirurgie…). Pour pouvoir poser les bons diagnostics, le médecin spécialiste associe le sens de l'observation et l'esprit d'analyse. Confronté à un patient inquiet ou qui affronte une pathologie grave, il doit également allier sens du contact, écoute et pédagogie. Maître de lui quelle que soit la situation, il sait réagir vite en cas d'urgence. Enfin, comme tous les médecins, le spécialiste possède une excellente résistante physique et mentale, qui lui permet d'affronter de longues heures de travail parfois riches en émotions.

Si les médecins spécialistes peuvent prétendre à une rémunération (très) élevée, celle-ci varie en fonction des branches et du mode d'exercice de chacun. Cependant, en moyenne, ces professionnels de santé touchent un salaire de 75 150 euros, ce qui équivaut à environ 5 320 euros par mois.

À l'heure actuelle, le salaire moyen d'un médecin spécialiste qui vient d'obtenir son diplôme s'élève à 4081 euros bruts par mois s'il travaille à l'hôpital. Bien que n'étant pas fonctionnaires, les praticiens hospitaliers sont soumis à une grille salariale, qui fixe leur rémunération en fonction d'un indice basé sur le principe de la prime à l'ancienneté. Dans les cliniques privées ou les cabinets libéraux, le salaire médian des médecins spécialistes est beaucoup plus variable. En libéral notamment, la rémunération à l'acte remplace le taux horaire : le nombre et le profil des patients reçus influencent donc sensiblement les revenus.

Dans tous les cas, la spécialité de chaque professionnel joue un rôle majeur dans le montant de sa rémunération. Certains spécialistes gagnent ainsi jusqu'à dix fois plus que d'autres ! En 2023, les radiothérapeutes touchaient un salaire net (et vertigineux) de 34 710 euros par mois, contre 7 125 euros pour les pédiatres, légèrement moins bien payés que les médecins généralistes (7 640 euros par mois).

Les médecins spécialistes exercent leur métier au sein de cabinets et de salles de consultation. On les croise aussi dans les salles d'examen, les salles d'accouchement et, bien sûr, les blocs opératoires. Les médecins spécialistes travaillent en collaboration avec leurs collègues médecins généralistes, qui leur adressent certains de leurs patients. Dans les hôpitaux et cliniques, ils font partie d'équipes incluant d'autres médecins, mais aussi des infirmiers, aides-soignants et autres professionnels paramédicaux. Les médecins spécialistes sont soumis à la hiérarchie hospitalière. Les horaires de ces praticiens sont souvent importants et décalés. À l'hôpital, le travail de nuit est fréquent, en raison des gardes.

S'il apprécie les responsabilités et l'encadrement, un médecin spécialiste peut progresser dans sa carrière en devenant chef de service ou chef de clinique. S'il est praticien hospitalier, il peut aussi envisager de quitter son emploi pour ouvrir un cabinet médical libéral. Autres voies possibles pour un médecin spécialiste désireux d'évoluer : la transmission de ses connaissances aux futurs nouveaux médecins spécialistes, ainsi que la recherche en médecine. Quelle que soit la spécialité concernée, le savoir médical attend toujours d'être complété !

Les principaux pourvoyeurs d'emploi pour les médecins spécialistes sont évidemment les établissements de santé, que ceux-ci soient publics ou privés : hôpitaux, cliniques, centres hospitaliers universitaires (CHU)… Un médecin spécialiste peut aussi exercer ses talents au sein d'une maison de santé pluridisciplinaire, et bien sûr dans un cabinet libéral, soit individuel soit partagé. À noter : la pénurie actuelle de médecins assure aux professionnels fraîchement diplômés une insertion très aisée sur l'ensemble du territoire français. C'est particulièrement vrai pour les médecins anesthésistes, les pédiatres, les psychiatres, les gynécologues ou encore les chirurgiens.